Ma cotation (9/10) rend compte de l’émotion ressentie à la vision de ce film canadien, en canadien (avec l’accent ! mes confrères néerlandophones ont mieux compris/entendu le film que moi grâce aux sous-titres néerlandais !!!).
Peut-on aimer, avoir une relation affective et sexuelle lorsque ’on est handicapé mental (ou plutôt, comme on dit aujourd’hui, intellectuellement déficient) ?
Le film a été tourné en majorité avec de tels acteurs et des groupes de vie (et de chant) auxquels ils appartiennent.
Gabrielle est jouée par Gabrielle Marion-Rivard (qui est atteinte du syndrome de Williams dans la ’vraie vie’ et dans le rôle qu’elle interprète) et son amoureux est joué par Alexandre Landry, remarquable de justesse. Lui n’est pas handicapé ; c’est son premier rôle au cinéma et il a été choisi par sa capacité à jouer une relation amoureuse (ce qui avait été difficile pour d’autres personnes, handicapées, pressenties au départ). Mais Alexandre Landry habite ce rôle d’une façon qui m’a totalement bluffé et ébloui.
A noter la présence de Robert Charlebois qui fut réellement partie prenante de scène tournées sans préparation avec des élèves handicapés d’un école de chant (la chorale Les Muses de Montréal) et d’un concert public (la présence et le nom de Robert Charlebois doivent aider au Québec à la promotion du film, je suppose).
Si l’on peut regretter à certains moments un aspect "documentaire" et la longueur du concert, le film m’a pris "aux tripes" et ne donne pas de réponse à la question abordée.
Une caméra tout en tendresse (et la réalisatrice est aussi la scénariste et en charge des dialogues).