Synopsis : Alex, petit garçon gracieux de 9 ans qui navigue joyeusement entre les genres, a un rêve : être un jour élu Miss France. 15 ans plus tard, Alex a perdu ses parents et sa confiance en lui et stagne dans une vie monotone. Une rencontre imprévue va réveiller ce rêve oublié. Alex décide alors de concourir à Miss France en cachant son identité de garçon. Beauté, excellence, camaraderie… Au gré des étapes d’un concours sans merci, aidé par une famille de cœur haute en couleurs, Alex va partir à la conquête du titre, de sa féminité et surtout, de lui-même…
Acteurs : Alexandre Wetter, Isabelle Nanty, Pascale Arbillot, Thibault De Montalembert, Stéfi Celma, Moussa Mansaly, Baya Rehaz, Ruben Alves
Le synopsis pourrait faire croire au spectateur que l’on va traiter de la vie d’Alex en deux parties, la première consacrée à son enfance, la seconde quinze ans plus tard. C’est qu’il connait d’autres films où justement, le héros enfant a des désirs inattendus pour les adultes, ici, devenir Miss France. Or cette partie-là est expédiée en une minute pour arriver très vite à "quinze ans plus tard", ou Alex a 24 ans. Toute l’intrigue tient dans le résumé en tête d’article. Le film est l’histoire de la concrétisation d’un rêve, tout autant qu’une réflexion sur le genre. L’acteur Ruben Alves réalise ici son deuxième long métrage, après La cage dorée.
Nous sommes clairement dans le registre de la comédie, avec un petit plus par rapport à la production française habituelle. Les acteurs professionnels sont rejoints par des participantes et organisatrices de concours de Miss et donnent corps à ces femmes (et cet homme) qui veulent concourir avec les joies partagées, mais également les coups bas. Thibault De Montalembert apporte une touche tout à la fois humoristique et émouvante dans l’interprétation d’un travesti vieillissant. Le spectateur sera certainement bluffé (tout comme nous) par l’acteur principal que nous ne connaissions pas (tout comme l’univers de Miss France) à tel point que nous doutions qu’il s’agisse d’un acteur. Et pourtant c’est bien le cas. Alexandre Wetter est certes androgyne (très !), mais il est surtout mannequin. Voici ce qu’en dit le site Warnerbros France (source) : "Désirant devenir mannequin, l’étudiant en arts plastiques quitte son sud natal pour poser ses valises à Paris, où on lui demande de faire preuve de virilité. Et c’est justement en allant à l’encontre de ces conseils et en misant sur son androgynie et sa singularité, qu’il enchaîne les contrats. Apparition dans des magazines de mode de grande renommée, couverture du 8e numéro du OOB en 2013 : Alexandre Wetter commence à se faire un petit nom dans l’univers couture, et pose pour l’affiche Adopte un androgyne. Très médiatisée, cette campagne publicitaire pour le site de rencontre Adopte un mec mène le jeune homme vers les plateaux de tournage. À partir de 2014, il décroche des petits rôles à la télévision, dans Rouge Sang de Xavier Durringer avec Sandrine Bonnaire, ou dans la célèbre série Versailles, signée Canal +. On a aussi pu le voir dans un clip de Shy’m (sa reprise d’En Apesanteur), ou dans des publicités pour Citroën ou TooGood, où le mélange des genres est toujours mis en avant. Cette année, c’est donc le grand écran qui fait de l’œil à Alexandre Wetter avec Miss, soulignant à quel point sa carrière de comédien ne fait que commencer." et ensuite : "Ses traits fins, sa longue crinière et son allure androgyne ont en effet attiré tous les flashs, et se sont même imposés sur les podiums les plus prestigieux. En janvier 2016, le mannequin se fait remarquer par tout le gotha lors de la semaine de la haute couture parisienne, en foulant le catwalk de Jean Paul Gaultier pour son défilé printemps-été 2016, baptisé Palace.". Il est possible que l’ambiguïté de l’apparence physique d’Alexandre Wetter entraine le rejet par des spectateurs masculins qui seront mal à l’aise avec un personnage qui casse littéralement tous les codes du genre.
Enfin, l’on sait gré au réalisateur de ne pas avoir choisi de clore son film à la façon de Gilles Lellouche dans Le Grand bain avec une fin irréaliste.