Synopsis : Une réflexion sous forme de kaléidoscope sur la vie humaine dans toute sa beauté et sa cruauté, sa splendeur et sa banalité.
Acteurs : Ania Nova, Lesley Leichtweis Bernardi, Martin Serner
Le dernier film de Roy Anderson, Un pigeon assis sur une branche, réfléchissant sur l’existence (En duva satt på en gren och funderade på tillvaron)clôturait une trilogie qui laissait entrevoir, selon le réalisateur, un quatrième film. C’est bien le cas avec Om det oändliga (About Endlessness) qui sort un peu plus tôt qu’on ne pouvait le prévoir puisque chacun des trois films précédents se succédait de sept en sept ans. A 76 ans, Roy Anderson a obtenu le Lion d’argent du meilleur réalisateur à la Mostra de Venise.
L’on pourrait reprendre ici ce que nous écrivions en 2115 : "L’univers cinématographique des derniers films de Roy Andersson, c’est un peu comme si Samuel Beckett avait fait se télescoper l’absurde de ’En attendant Godot’ avec la rigueur formelle de Kreuzweg" et encore "Il y a une constante dans les films d’Andersson ; ceux-ci, tournés (quasi) intégralement en studio sont filmés en plans-séquences larges et fixes pour la plupart d’entre eux. (...) La colorimétrie est froide, gris-verdâtre. L’ambiance est souvent lugubre et les situations proches d’un humour noir avec un regard parfois cruel et caustique sur les individus, les situations et l’histoire suédoise. Il est arrivé aussi de penser à des parallèles, sur le plan des images et de certaines situations, avec le réalisateur norvégien Bent Hamer et son film Salmer fra Kjøkkenet (Kitchen Stories, 2003)."
Il y aurait cependant dans ce dernier film quelque chose de plus sombre encore, de nihiliste par moments tout en gardant l’absurde de certaines situations. L’angoisse aussi, ainsi ce prêtre qui a perdu la fois ou ces gens qui (s’)interrogent sur le sens de l’existence.
Nous aurions aimé... aimer ce film... Hélas, nous ne sommes pas entré dans ces tableaux d’une exposition de l’absurdité de la vie humaine. Peut-être était-ce un mauvais jour ? Peut-être est-ce dû au fait que Roy Anderson fasse du Anderson comme Terrence Malick fait du Malick. Le film devrait donc parler (à la tête au moins) des fans du réalisateur. Les autres risquent d’être décontenancés par une oeuvre qui leur semblera trop étrange pour y adhérer. L’on comprendra cependant que le film soit présenté en ouverture du Festival Off Screen à Bruxelles, qui le présente ainsi : "Le réalisateur suédois Roy Andersson nous présente une série de petits tableaux sarcastiques, au cadrage fixe et étroit, qui capturent la trivialité de l’existence humaine dans toute sa splendeur et sa cruauté : d’une fille tenant la main de son amant pour la première fois à un père tenant le corps de son fils mort dans ses bras. Un film qui émeut et porte à réfléchir."