Signe(s) particulier(s) :
– troisième volet de la franchise "Bad Boys" après "Bad Boys" (1995) et "Bad Boys 2" (2003), tous deux réalisés par Michael Bay, lequel fait ici un petit caméo dans le film ;
– réalisé par nos compatriotes Adil El Arbi et Bilall Fallah, à qui l’on doit notamment les films "Black" (2015) et "Patser" (2018).
Résumé : Alors que Marcus Burnett est devenu grand-père et s’apprête à raccrocher, Mike Lowrey est la cible d’un mystérieux tueur, Armando. Ce dernier agit sur les ordres de sa mère Isabel Aretas, assoiffée de vengeance. Mike est grièvement blessé par balles par Armando. Quelques mois plus tard, remis sur pieds, il est décidé à se venger. Mais le capitaine Conrad Howard ne veut pas le laisser enquêter sur une affaire dont il est la victime. Mike est cependant intégré comme consultant au sein de l’AMMO (Advanced Miami Metro Operations), une toute nouvelle brigade avec des policiers de la nouvelle génération, et menée par Rita.
La critique de Julien
Il en aura fallu du temps, mais il est finalement là ! "Bad Boys For Life", troisième opus de la série de film initiée par Michael Bay, déboule enfin dans les salles de cinéma, après près de dix années de gestation. Produit par Jerry Bruckheimer, le célèbre producteur avait vu le film "Black" de nos cinéastes belges Bilall Fallah et Adil El Arbi, lequel l’a adoré (tout comme Will Smith). Puis, suite au départ de Joe Carnahan du poste de réalisateur en 2015, une place en or s’est libérée, laquelle leur a été attribuée ! Grosse pression donc sur les épaules de nos compatriotes pour ce film qui n’a finalement pas grand-chose de Belge. Tourné aux Etats-Unis et au Mexique avec une énorme équipe, un scénario et des exigences à respecter, et un sacré budget de production entre les mains, Arbi & Fallah ne se sont pourtant pas laissés démonter, ni intimider (trop longtemps) par l’ampleur du projet, malgré le stress. En effet, "Bad Boys For Life" a pu compter sur la maîtrise (inventive) du duo en termes de mise en scène, mais aussi sur leur amour fidèle envers la franchise de Michael Bay, ainsi que sur le retour vitaminé de Will Smith et Martin Lawrence, même s’ils ont pris de l’âge.
Comédie policière façon buddy movie, "Bad Boys For Life" respecte le cahier des charges qu’on attendait de lui, à savoir divertir en conservant l’esprit humoristique et des scènes d’action explosives, telles que vues dans les deux premiers films, tout en avançant avec son temps. D’ailleurs, Marcus Burnett (Lawrence), devenu grand-père, pense de plus en plus à la retraite, tandis que Mick Lowrey (Smith) se teint la barbe ! Difficile à croire, et pourtant ! Et il ne faut pas longtemps pour que le spectateur retrouve la complicité bon enfant si caractéristique du duo principal. Pourtant, cet épisode n’hésite pas à le mettre en danger, en remettant ainsi en question ses perspectives d’avenir. En effet, après avoir été victime par balles d’un tueur inconnu ayant récemment aidé à l’évasion de sa mère (et ancienne chef de cartel), Lowrey, remis sur pied après des mois de convalescence, suppliera son coéquipier de se joindre à lui une dernière fois, afin d’enquêter sur son cas, et surtout se venger, malgré le fait qu’une organisation (l’AMMO) se charge déjà de l’affaire, et que le capitaine Conrad Howar refuse cela. Or, de son côté, Burnett avait prié Dieu que si Mike survivait à ses blessures, alors il ne se tournerait plus jamais vers la violence. Mais c’est sans compter sur l’exécution d’innocents, ayant alors tous un point commun avec cette curieuse femme...
Outre un comique de situation toujours intact, on apprécie énormément les ruptures de ton qui joignent ici le rire au drame, jusqu’à l’émotion (sans être trop gourmand). Et le pire, c’est que la recette fonctionne plutôt bien, ou du moins jusqu’au trois-quarts du film. En effet, on ne croît pas (du tout) à un gros retournement de situation que met en place cette histoire, ni vu, ni connu, bien qu’elle essaie de jouer entre passé et présent. Mais on se délecte par contre de son action, parfois ultra-violente, et sa qualité, agrémentée par la caméra tout en mouvement et virtuosité d’Arbi & Fallah, eux qui n’hésitent pas à jouer avec, comme sur différents niveaux en même temps, ou en filmant à du 180°. Les réalisateurs s’en sortent ainsi avec les honneurs, tout en étant cadenassés en termes de liberté artistique, et nous offrent un spectacle varié qui fait le job, lequel ne dénature aucunement le matériel de départ. Quant à Will Smith et Martin Lawrence, le duo fait encore la paire, et devrait facilement rempiler pour un quatrième opus, bien qu’il fasse également ici de la place à une sympathique nouvelle équipe, plus jeune, toujours prête à le seconder, et même si cela nécessite une cure chez le psy ! Mais on reconnaît toujours les vrais "Bad Boys"…
➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes