Synopsis : Jeanne, une jeune femme timide, travaille de nuit dans un parc d’attraction où elle aime flâner en nettoyant les allées. Elle vit seule avec sa mère, l’exubérante et envahissante Margarette et peine à trouver sa place au sein de la société et auprès des hommes. Sa vie s’illumine le jour où le parc acquiert une nouvelle attraction à sensations fortes, l’extraordinaire et majestueux Jumbo. C’est le coup de foudre.
Acteurs : Noémie Merlant, Emmanuelle Bercot, Sam Louwyck, Bastien Bouillon
La réalisatrice (mais pas que !) belge Zoé Wittock réunit deux grandes actrices pour son premier long métrage de fiction : Emmanuelle Bercot et Noémie Merlant que l’on a vue récemment dans Portrait de la jeune fille en feu. Elles sont ici remarquables : Emmanuelle Bercot habite si bien son rôle qu’elle arrive à susciter l’antipathie du spectateur (jusqu’au rebondissement final un peu trop facile). Il en est de même de Noémie Merlant, peut-être trop âgée pour ce rôle d’une jeune fille qui tombe amoureuse d’une attraction foraine. Le film est tiré d’une histoire vraie et, du coup on a des difficultés à y adhérer. Car s’il s’agit d’une histoire vraie, il faut d’office abandonner le côté fantastique pour reconnaître, malgré soi, que tout se passe dans la tête de Jeanne. Certes les scènes d’action (?) entre la machine et Jeanne sont bien filmées, l’onirisme est présent, mais l’on se met vite à regretter que la réalisatrice reste coincée dans le cadre du réel (de l’histoire qui est à la base du film).
L’on se met à rêver d’une réalisatrice qui aurait enlevé le corset de son film pour aller carrément dans le fantastique, façon Christine de Carpenter où Jumbo se serait vengée des jeunes qui sont harcèlent Jeanne. Ou encore Crash (roman de Ballard ou film de Cronenberg) où l’on pourrait rêver d’une union organique/mécanique, une fusion fantastique métal/chair. On se contentera d’une scène où la machine perd de l’huile en grande quantité sur le corps de Jeanne (et l’on pense à un autre film bien sûr !) et d’une ode à la diversité, quand Sam Louwyck posera la question de la diversité : qu’est-ce que cela peut bien faire qu’elle aime cette machine ?