Signe(s) particulier(s) :
– prequel de la trilogie de films à succès "La Vérité si je Mens !" ;
– alors que Michel Munz et Gérard Bitton étaient coproducteurs et scénaristes sur les précédents opus, les voilà désormais ici réalisateurs ;
– seul l’acteur Gilbert Melki a été sollicité pour ce prequel, lequel joue Henri Abitbol, qui n’est autre que le père de Patrick, le personnage qu’il interprétait dans les trois premiers films.
Résumé : Au début des années 80, Patrick, fils à papa désinvolte, va, après son premier échec amoureux, se transformer en talentueux entrepreneur. Dov, dont la mère attend de brillantes études, quitte le lycée pour travailler dans le Sentier tout en séduisant la femme de son patron. Yvan prend de l’assurance au fil des épreuves professionnelles. Et Serge ne cesse d’inventer des bobards pour séduire la plus belle fille du lycée et embrouiller ses parents sur son bac.
La critique de Julien
Pour le quatrième opus de la série très lucrative "La Vérité si je Mens !" (respectivement 4.9, 7.8 et 4.6 millions d’entrées en France), les producteurs, ainsi que ses metteurs en scène et scénaristes, ont décidé de remonter le temps jusqu’au début des années 1980, alors que Dov, Serge, Yvan, Patrick s’apprêtent notamment à passer le bac. Sauf que, la vérité, depuis la sortie du troisième épisode en février 2012, il faut bien reconnaître que les temps ont changés, et que de nouvelles retrouvailles n’auraient pas intéressé grand monde. Mais il semblerait que ces connaissances non plus. La faute à une promotion timide ? Quoi qu’il en soit, c’est cette semaine-ci que débarque, en catimini, "La Vérité Si Je Mens ! Les Débuts" dans nos salles...
On (re)fait les présentations. Il y a d’abord Patrick Abitbol (Yohan Manca dans la peau de Gilbert Melki), "fils à maman" désinvolte, lequel se lance, poussé par son père, en tant qu’entrepreneur avec l’aide de son ami Yvan Touati (Jeremy Lewin dans celle de Bruno Solo). Mais aveuglé par une relation amoureuse, il va mettre à mal son bien, ainsi que les plans de son ami. Puis il y a Dov Mimran (Mickael Lumière dans le rôle de Vincent Elbaz), qui va arrêter le lycée dans le dos de sa maman pour trouver du travail, sauf qu’il séduira malencontreusement la femme de son patron. Enfin, "last but not least", Serge Benamou (Anton Csaszar José Garcia), qui ne cesse de mentir à ses parents sur sa scolarité difficile, ainsi que l’épreuve du bac, tandis qu’il essaiera de séduire la plus jolie fille du lycée...
Pour cette sorte de "Sous-Doués 2.0", Michel Munz et Gérard Bitton ont réussi à dénicher un casting convaincant, lequel ne copie pas ses modèles, mais réussit à se glisser dans leurs chaussures, tout en reprenant leur gestuelle, et mimiques en tous genres. Outre que par leur physique, on parvient tant bien que mal à reconnaître les quatre personnages principaux de la trilogie. D’un point de vue de la reconstitution de l’époque, les décors, costumes et autres coiffures sont inspirés par les codes des années 80, et évitent tout anachronisme. Par contre, on ne peut pas en dire de même des dialogues et expressions maintes fois utilisées par les personnages. Sans temps mort et soulevant quelques sourires chez le spectateur, "La Vérité Si Je Mens ! Les Débuts" s’octroie ainsi quelques bons points, mais à quoi bon ?
C’est-à-dire que le scénario est assez fin, voire dérisoire. En effet, cette comédie ne raconte (guère) rien (d’intéressant), et suit simplement une bande de potes dans leurs déboires quotidiens, eux qui parviennent toujours à se mettre dans des situations assez embarrassantes (certains sont plus doués que d’autres pour cela). On est en plus étonné que le film décide de suivre séparément ses protagonistes chacun de leur côté, sans être porté par un enjeu commun. Certes, pourquoi pas, mais le problème étant l’aspect anecdotique et déjà vu de leur tracé personnel. Car finalement, cette histoire ressemble à tant d’autres dans le genre, et ne nous laisse jamais imaginer le destin que l’on connaît de personnages. Et puis, il faut bien avouer que le segment du pauvre Yvan Touati est ici réduit à néant, tandis que Patrick Abitbol prend un peu trop de place. Et ce n’est pas un certain effet de nostalgie d’une époque révolue qui viendra rééquilibrer les choses, ni sauver les meubles...