Signe(s) particulier(s) :
– six mois après "Walter", "Inséparables" est la seconde comédie réalisée par Varante Soudjian à sortir cette année au cinéma, tandis qu’il s’agit également de son deuxième long métrage ;
– Varante Soudjian retrouve une partie du casting qu’il avait dirigé dans "Walter", tels que Alban Ivanov, Judith El Zein ou encore David Salles.
Résumé : Mika, un petit escroc, a fait un rapide tour en prison, où il a fait la connaissance de "Poutine", un détenu cinglé et imprévisible. Sitôt sa peine purgée, il décide de repartir à zéro et de refaire sa vie. Alors qu’il s’apprête à épouser la fille d’un riche homme d’affaires, son passé le rattrape : Poutine débarque sans prévenir ! Mika va vite réaliser qu’on ne se débarrasse pas aisément d’un tel boulet...
La critique de Julien
Du premier film de Varante Soudjian sorti en mars dernier, on retient une sympathique comédie étonnement amusante, emmenée par un casting qui s’en donnait à cœur joie, et dans laquelle il était question d’une équipe de braqueurs amateurs qui se retrouvaient, en plein casse d’une bijouterie, mais depuis un hypermarché, face au vigile du magasin, qui n’était autre qu’un ex-chef de guerre africain dont on avait perdu la trace... Autant dire que pour ses gaillards aussi bêtes que leurs pieds, la nuit était bien longue ! Dans "Inséparables", le réalisateur retrouve une partie de son casting, avec lequel il semble également très proche, dont Alban Ivanov (qu’il redirige donc après "Walter"), et Ahmed Sylla, lequel avait tourné dans sa série "Access", sur les coulisses du milieu des YouTubeurs.
Cette comédie nous entraîne dans le quotidien de Mika (Sylla), un petit escroc, et amateur de jeux à roulettes. Mais voilà qu’il passera par la case "prison", où il fera la rencontre d’un détenu assez particulier, en la personne de Poutine, un gars très susceptible, insociable, pas très marrant, qui, s’il démarre au quart de tour, peut s’avérer particulièrement attachant et collant lorsqu’on lui veut du bien. D’ailleurs, alors qu’il partage sa chambre avec Mika, Poutine lui avancera, à l’aube de sa sortie, une importante somme d’argent, laquelle aidera Mika à "rembourser" les personnes qui le traquent à l’extérieur...
Mais quelques années plus tard, alors que Mika pensait ne jamais revoir Poutine, et qu’il s’apprête à épouser la fille d’un riche homme d’affaires (pour lequel il travaille également), son ex-compagnon de chambre pointera le bout de son nez dans sa nouvelle vie. Sauf que Mika a gardé son passé pour lui tout seul, tandis que sa belle-sœur (Judith El Zein) essayait déjà jusque-là, et vaille que vaille, de prouver aux yeux de sa famille, et surtout de sa sœur, que Mika n’était pas quelqu’un de très net... Autrement, il passera plus très longtemps par les mailles du filet !
Avec son humour porté sur l’embarras dans lequel se retrouve son protagoniste principal Mika, ainsi que sur l’absurdité des réactions parfois extrêmes, et à côté de la plaque, de son "ami" Poutine, "Inséparables" nous joue le coup du passé qui revient méchamment frapper à la porte du présent, alors bâtit sur un gros mensonge. Et comme on peut s’en douter, un tel boulet que l’on traîne avec soi ne peut rester cacher éternellement, mais bien exploser un jour au visage. Mais c’est tellement cliché de croire encore le contraire que l’on se demande quel genre de personne serait encore capable aujourd’hui de tirer un trait net sur leur passé sans penser qu’il le rattrapera un jour. Comme on dit, chassez le naturel, il revient au galop ! Dès lors, l’argument de cette comédie ne tient pas vraiment debout, ou en tout cas n’est pas très original, voire carrément cliché. Cela se répercute forcément aussi sur son humour, un peu forcé...