Signe(s) particulier(s) :
– premier scénario et long métrage de la réalisatrice et productrice britannique Zara Hayes, elle qui avait jusque-là travaillé dans le documentaire télévisuel ("The Seven Ages of Love", "The Battle of the Sexes", etc.) ;
– alors que le film est en train de sortir sur les écrans du monde entier (dont en Angleterre de 27 septembre prochain), "Poms" est uniquement distribué chez nos voisins français sur Netflix depuis le 12 juillet dernier.
Résumé :
Luxueux complexe résidentiel aux rues bordées de palmiers, où le ciel n’est jamais gris et visité par une ambulance privée au moins une fois par jour, Sun City n’est pas une simple communauté pour personnes âgées. Bien décidée à rompre la monotonie de ses journées dans ce paradis pour séniors, Martha, l’une des résidentes incarnée par Diane Keaton, fonde une équipe de cheerleading réservée aux femmes de plus de 60 ans…
La critique de Julien
Habituée aux comédies du troisième âge, Diane Keaton (73 ans) ne laisse plus beaucoup de souvenirs impérissables au public avec ses comédies aussi légères que séniles. Car quand elle ne joue pas une veuve huppée trompée par son feu mari dans "Hampstead" (2017), lui ayant (par la même occasion) laissé une montagne de dettes sous le bras, mais retrouvant l’amour dans les bras d’un homme (Brendan Gleeson) vivant dans un monde à l’opposé du sien, alors elle fait partie d’une bande d’amies se mettant à lire la trilogie "50 Nuances" de E. L. James, au sein du "Book Club" (dans le film éponyme), en quête de raviver la flamme en elles, et peut-être même de trouver un nouvel amour, et dès lors d’écrire un nouveau chapitre à leur vie... Aujourd’hui, elle interprète Martha, une femme qui meurt lentement du cancer, et qui décide de partir vivre dans une communauté de retraités. Pom-pom girl à son jeune âge, elle y rencontrera alors l’attachante Sheryl (Jacki Weaver), qui la convaincra de créer une équipe de meneuses de claque ("cheerleaders" en anglais) avec des résidentes aussi motivées que mal en point, ce qui ne plaira notamment pas, pour diverses raisons, à Vicki (Celia Weston), la superviseur des activités sur la résidence...
Toujours aussi excentrique, même vêtue d’un jeans et mal coiffée, Diane Keaton est fidèle à elle-même dans cette comédie qui tente de nous faire croire qu’une chorégraphie et de simples gestes de pom-pom girls âgées puissent faire le tour des réseaux sociaux de la terre entière, et créer ainsi l’événement, de là à ce que des particuliers ne les reprennent en cœur, et partagent leur vidéos sur la toile après s’être filmés...
Il faut évidemment prendre cette histoire au second degré, elle qui nous parle de l’importance de croire en ses rêves, à tout âge, de ne jamais s’avouer vaincu, et quelque part de ce que la vie peut encore nous offrir comme rédemption de sa part malgré sa fatalité... Outre ses gentils messages convenus, "Poms" se vaut certainement pour le feu d’artifice qui éclate des yeux de ces femmes, et de l’entraide qu’elles se portent l’une envers l’autre face aux obstacles et aux moqueries qu’elles rencontreront.
Pour une première réalisation, le film de Zara Hayes ne brille certainement pas par son originalité, lui qui surfe sur une recette qui n’offre malheureusement plus de nouvelles saveurs. Car "Poms" suit un canevas dont on connaît toutes les étapes d’avance. Reste alors quelques dialogues enlevés, et une scène finale particulièrement évocatrice, qui offre alors un dénouement assez fort à l’histoire de Martha.