Synopsis : Marseille. 1975. Pierre Michel, jeune magistrat venu de Metz avec femme et enfants, est nommé juge du grand banditisme. Il décide de s’attaquer à la French Connection, organisation mafieuse qui exporte l’héroïne dans le monde entier. N’écoutant aucune mise en garde, le juge Michel part seul en croisade contre Gaëtan Zampa, figure emblématique du milieu et parrain intouchable. Mais il va rapidement comprendre que, pour obtenir des résultats, il doit changer ses méthodes.
Acteurs : Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Céline Sallette, Benoît Magimel, Guillaume Gouix, Féodor Atkine, Mélanie Doutey.
Souvenez-vous, Marseille était la capitale mondiale du trafic de drogue, c’était le temps de la French connection. C’était l’époque où un petit juge, Pierre Michel, est chargé des affaires de grand banditisme, deuxième juge d’instruction assassiné en France. Ce sont six ans de la vie de ce juge et de celle de celui qui sera son ennemi Gaëtan Zampa, parrain de la pègre.
Pour donner corps à ces deux hommes que tout oppose, deux grands acteurs français Jean Dujardin et Gilles Lellouche. Il y a probablement une adaptation "romanesque" de l’histoire "vraie" du juge et du parrain mais cette guerre-là marqua la France en son temps. J’étais moi-même Officier de police judiciaire dans un corps d’élite - aujourd’hui dissous - de notre pays à l’époque où cette affaire marqua les esprits et les milieux judiciaires, entre autres du fait de l’acharnement du juge Michel et des méthodes aux imites de l’orthodoxie qu’il a utilisées.
Cédric Jimenez nous offre moins un film d’action (du style gangsters "à l’américaine") que des portraits d’hommes, dans leurs relations, leurs trafics, leurs vies de famille. Le juge a quasiment un compte à régler, et c’est humain d’en faire une affaire personnelle quand il voit les effets dévastateurs de la drogue. La police est en partie contrôlée par la pègre et notamment le milieu du banditisme corse... et cela jusqu’aux hautes sphères politiques. Le parrain et ses acolytes voient le marché de la drogue comme un business très rentable (moi-même, désabusé : il en est d’autres aujourd’hui peut-être moins destructeurs mais tout aussi inhumains... songeons à l’industrie alimentaire, à nos vêtements, au milieu du foot mondial...) et mènent, à côté de cela, une vie de famille avec femme, enfants, nièces et neveux...
Le portrait des uns et des autres n’est pas caricatural, tous ont des zones d’ombre et de lumière (plus de l’une ou de l’autre selon les camps).
Voilà un beau et bon film qui relate ces combats qui marquèrent une époque et que les acteurs, des premiers et seconds rôles jusqu’aux "petits" arrivent à rendre avec beaucoup de justesse et d’émotion. L’Histoire nous dit la fin de "l’histoire". Nous savons que le juge va mourrir assassiné mais l’important est ailleurs, c’est le combat sans cesse à mener du bien contre le mal. Cela peut paraître grandiloquent, mais il n’est jamais gagné d’avance et toujours il doit être mené.