Synopsis : Sud de la France. Dans la chaleur du mois d’août, Geronimo, une jeune éducatrice veille à apaiser les tensions entre les jeunes du quartier Saint Pierre. Tout bascule quand Nil Terzi, une adolescente d’origine turque s’échappe de son mariage forcé pour retrouver son amoureux, Lucky Molina, un jeune gitan. Leur fuite met le feu aux poudres aux deux clans. Lorsque l’affrontement éclate en joutes et battles musicales, Geronimo va tout tenter pour arrêter la folie qui embrase le quartier.
Acteurs : Céline Sallette, David Murgia, Rachid Yous, Aksel Ustun, Tim Seyfi, Nailia Harzoune, Vincent Heneine.
Le film commence par une scène marquante : une jeune fille court dans les rues du quartier Saint Pierre en robe de mariée. Elle court, elle court... dans la banlieue. D’autres plans nous montrent un jeune homme en mobylette... Que lui veut-il ? Que veut-elle ? Que s’est-il passé ?
Le film nous invite à une confrontation de cultures : gitane et turque. La fille est promise de longue date à un turc de sa communauté plus âgé qu’elle qui aime un jeune et beau gitan (David Murgia). Cela pourra, pourrait se terminer dans un bain de sang. Les offenses symboliques sont parfois génératrices de violence.
Sur le terrain, Geronimo (Céline Salette), éducatrice de rue, de cité va tenter de gérer ce conflit. Celui-ci est d’autant plus marquant que les ainés invitent à la souplesse et à un principe de réalité alors que les jeunes turcs veulent le respect des règles antiques. Ils seront beaucoup plus intransigeants que leurs ainés (difficile ici d’employer l’expression "plus catholiques que le pape" !)
La musique et la danse sont marquantes dans le film parfois trop, au détriment de l’intrigue. J’ai eu plusieurs fois l’impression que Tony Gatlif se laisse emporter, notamment lors de scènes d’affrontement presque stylisées mais qui semblent plus prétextes à montrer les jeunes corps (et parfois les abdos) au son de la musique sans incidence véritable sur l’intrigue. C’était peut-être nécessaire pour rendre hommage à ces jeunes acteurs non professionnels pour la plupart et issus du terrain en leur donnant une visibilité par l’expression corporelle.
Je ne dévoilerai pas les autres éléments de l’intrigue, en particulier de longues scènes dans des ruines avec une arme à feu, ni ce qu’il advient de nos jeunes tourtereaux ou de Geronimo, à qui Céline Salette donne véritablement corps et présence et énergie.
Initialement le rôle était prévu pour un homme mais le réalisateur qui s’appuie notamment sur son expérience familiale (son frère a été marié contre son gré et il a quitté les siens à 21 ans pour échapper à ces règles ancestrales) a finalement opté pour un rôle féminin après avoir rencontré Céline Salette...
Mais, au final, celle-ci perd un peu la vedette, supplantée qu’elle est par les scène de musique, de danses, de combats. Un film où la BO est reine !