Signe(s) particulier(s) :
– biographie retraçant le parcours (des années 60 à 70) de celle que l’on surnomme "Notorious RBG" (en référence au rappeur Notorious B.I.G.), Ruth Bader Ginsburg, 85 ans, siégeant à la Cour Suprême des États-Unis, elle qui est l’une des quatre femmes à avoir occupé ce poste au cours de l’Histoire américaine, et qui est devenue l’une des plus grandes figures progressistes des États-Unis ;
– un documentaire intitulé "RBG" sorti en 2018, réalisé et produit par Betsy West et Julie Cohen, et retraçant sa vie, lui était déjà consacré ;
– scénario écrit par le neveu de RBG, Daniel Stiepleman, sur base d’archives, lequel a été nourri par les commentaires de la juge elle-même.
Résumé : Jeune avocate idéaliste, Ruth Bader Ginsburg vient d’avoir un enfant et ne trouve aucun cabinet prêt à engager une femme… Lorsqu’elle accepte une affaire fiscale avec son mari Martin, elle comprend qu’il y a sans doute là l’occasion de faire évoluer sa carrière. Mais elle est surtout consciente de pouvoir changer le regard de la justice sur la discrimination fondée sur le sexe.
Le film retrace les jeunes années de celle que l’on surnomme "Notorious RBG". Aujourd’hui âgée de 85 ans, elle siège à la Cour Suprême et est l’une des plus grandes figures progressistes des États-Unis.
La critique de Julien
Ce 08 mars 2019, c’était la journée internationale des droits de la femme, soit le moment le plus approprié pour vous parler du film "Une Femme d’Exception", retraçant les premières années de la carrière d’une femme qui deviendra l’une des quatre uniques femmes à avoir occupé un siège à la Cour Suprême des États-Unis. Après le documentaire "RBG" sorti l’année passée, la cinéaste Mimi Leder ("Le Pacificateur", "Deep Impact") s’empare de l’incroyable destinée de cette femme, toujours en fonction, à 85 ans, et aussi longtemps qu’elle sera en mesure de traiter les cas soumis avec toutes ses capacités et son expérience dans la pratique du droit...
Scénarisé par son neveu et nourri par les commentaires de la juge elle-même, "On the Basis of Sex" (pour son titre en version originale) relate tout d’abord les principales années d’études de Ruth Bader Ginsberg, en commençant par l’École de Droit de Harvard, où le doyen de Droit lui aurait d’ailleurs demandé à l’époque comment elle justifiait le fait de prendre la place d’un homme compétent, alors que sa promotion ne comptait que neuf femmes, pour plus de cinq cents hommes. Plus tard, elle deviendra professeure notamment à la Columbia Law School, là où elle a évidemment obtenu son diplôme. Puis viendra au début des années septante le moment de sa première affaire de discrimination fondée sur base du sexe, et partagée avec son époux, Martin Ginsberg, avocat fiscaliste à New York. Les Ginsburg ont alors affirmé et défendu collectivement devant la Cour Suprême américaine que la section 214 du code fiscal des Etats-Unis était inconstitutionnel, étant donné qu’elle refusait à un tiers, jamais marié, le droit de déduire des frais pour la garde de sa mère malade...
Couvrant en majorité la période relative à son début de carrière (années 60-70), le long métrage nous montre comment "Notorious RBG" (surnom en référence au rappeur Notorious B.I.G.) a défendu des cas d’hommes et femmes face à la bipolarisation de la société américaine, alors que la Cour Suprême était sceptique face à ces soi-disant discriminations, tandis qu’elle souhaitait surtout ne pas remettre en question le modèle de la famille américaine…
Inspiré donc d’une histoire vraie, le film revient sur l’origine de cette juge, en s’arrêtant véritablement juste avant son envol dans le milieu, au moment où elle a co-fondé le "Women’s Rights Project" dans les bureaux de l’union américaine pour les libertés civiles (ACLU), tandis qu’elle a poursuivi son combat pour la promotion de l’égalité des sexes. Mais alors que Ginsberg a été impliquée dans le développement du film, force est de constater que le scénario inclut des faits fictifs. On vous conseille d’ailleurs de jeter un coup d’œil à un article du TIME(EN), et relatant le vrai, du plus ou moins vrai et du faux dans cette biographie. Quoi qu’il en soit, ces morceaux imaginés servent les propos du film, et donc l’histoire de RBG.
Felicity Jones ("Une Merveilleuse Histoire du Temps" de James Marsh, "Rogue One : a Star Wars Story" de Gareth Edwards) incarne avec fermeté et ambition cette femme ayant marqué d’une pierre à l’édifice la loi américaine, dans un pays qui n’aurait sans doute pas la même apparence aujourd’hui si elle n’avait pas exercé son métier et affirmer ses idées et défenses. L’actrice porte avec élégance les talons de cette juge d’exception, et figure progressiste, elle qui fut à la fois avocate à l’ACLU et juge fédérale à la Cour d’appel du district de Columbia. Évidemment, le récit nous emmène aussi dans son cocon familial, pour une part de sentimentalisme, indissociable d’un film du genre, elle qui eut deux enfant avec son mari, décédé en 2010 d’un cancer. Convaincant, Armie Hammer interprète cet époux aimant, présent, obstiné, et très bon cuisinier. D’autres seconds-rôles existent, tel que celui campé par Justin Theroux, dans la peau de l’ami d’enfance de Ruth, Melvin Wulf, l’autre co-fondateur de l’ACLU, et ayant contribué au succès de la "première" affaire de la juge, mentionnée dans le film.
Lien vers la critique de Cinécure