Signe(s) particulier(s) :
– premier long métrage de David Roux, cinéaste parisien issu d’une famille de médecins, lequel a d’ailleurs suivi son frère aîné et pneumologue en soins intensifs pour les besoins de son scénario, également inspiré de la période où leur maman était malade.
Résumé : Simon, 37 ans, est un médecin aguerri. L’hôpital, c’est sa vie. Il côtoie la maladie et la mort tous les jours dans son service de pneumologie et a appris à s’en protéger. Mais quand sa mère est hospitalisée dans une unité voisine, la frontière entre l’intime et le professionnel se brouille. L’univers de Simon, ses certitudes et ses convictions vacillent...
La critique de Julien
Pour son premier film après avoir notamment été journaliste de théâtre pendant quinze ans et réalisé des courts-métrages, David Roux s’est intéressé au monde de la médecine, qu’il connaît bien, étant né dans une famille de médecins. Ses parents étaient en effet chefs de service, tandis que son frère aîné est pneumologue dans un service de soins intensifs. D’ailleurs, le cinéaste s’est directement inspiré de la figure de son grand frère pour écrire le personnage de Simon (Jérémie Renier), un médecin apprécié, bien dans ses baskets, lucide dans ses décisions et gardant une certaine distance avec son métier. Mais son impuissance face à la maladie de sa mère remettra pourtant tout en question, lui qui cherchera alors un sens à ce à quoi il a dédié sa vie, de même qu’à sa place dans ce milieu, là où il a tout investi, jusqu’à mettre sa vie privée de côté.
"L’Ordre des Médecins" s’appuie aussi bien sur une réalité intime, que fictionnelle. En effet, une part des sentiments partagés dans le récit fait directement référence à ceux ressentis par le cinéaste et son frère lors d’un drame communément partagé, tandis que certains segments son purement là pour les besoins du cinéma, comme le personnage d’Agathe, une jeune interne et petite copine non-officielle de Simon. Au travers du regard de ce médecin, David Roux illustre tout d’abord l’équilibre nécessaire à établir dans le milieu hospitalier face au patient, puis la brusque rupture entre l’intime et le professionnel d’un homme qui se pensait jusque-là insubmersible, avant que ne vienne frapper à sa porte la fatalité de la vie.
Emmené avec retenue et pudeur par Jérémie Renier, le film peut aussi compter sur Marthe Keller dans le rôle de la maman, pour qui la mort n’est pas une peur, mais plutôt une étape de l’existence, selon ses racines juives. Dès lors, le film confronte, d’un côté, une force d’acceptation de la mort, et, de l’autre, son incompréhension dans tout ce qu’elle soulève de remords et de culpabilité. À cet égard, les dialogues tiennent un discours réalistes et d’une belle humanité, eux qui appuient une dimension d’authenticité au récit. D’ailleurs, la relation maternelle entre ce grand enfant et sa maman n’en est que plus belle, et prouve que l’on a toujours à apprendre de ses parents, et d’autant plus dans les moments difficiles. Enfin, le personnage de Zito Hanrot offre un soutient et une écoute bienveillante à Simon, sans chercher à prendre de la place, mais bien à le guider dans son deuil à en devenir.
Lien vers la critique de Cinécure
Lien vers le podcast de l’interview du réalisateur par Charles De Clercq (Cinécure) sur RCF.
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