Synopsis : Ben est un charmant jeune homme de 19 ans, mais son addiction à la drogue lui fait complètement perdre pied. Autorisé contre toute attente à quitter le centre de désintoxication pour rentrer dans sa famille durant les fêtes de fin d’année, sa mère Holly l’accueille à bras ouverts. Son amour pour Ben est inconditionnel, mais elle apprend rapidement qu’il représente toujours un danger pour lui-même et sa famille. Pendant 24 heures tumultueuses, Holly met tout en œuvre pour éviter l’implosion de sa famille.
Acteurs : Julia Roberts, Lucas Hedges, Courtney B. Vance, Kathryn Newton.
24 heures de la vie d’une mère, 24 heures de celle d’un fils pour un film bouleversant (ou au moins qui a bouleversé l’homme et le critiqué). L’on ne présente plus Julia Roberts dont le talent, incontestable, est au service d’un rôle tout en justesse. En revanche, c’est le jeune Lucas Hedges (le fils du réalisateur) qui transcende ce film dans le rôle d’un jeune drogué. S’il avait (quasiment) débuté dans Moonrise Kingdom et était au générique de The Grand Budapest Hotel. S’il a - notamment - rejoint le casting de Three Billboards Outside Ebbing, Missouri et de Lady Bird, c’est avec Manchester by the Sea que sa carrière a véritablement décollé.
Toute l’histoire se déroule en une journée depuis le matin du 24 décembre, la célébration religieuse du soir, suivie d’une nuit cauchemardesque. Une journée qui commence de façon joyeuse d’un côté (enchantée, presque) et angoissante de l’autre, avec l’image d’un jeune homme proche d’une maison vide où seul un chien se trouve et aboie. Lorsque ces deux mondes se rencontreront, le sable s’introduira dans les engrenages d’une journée qui devait être merveilleuse. Mais les mots qui ont été prononcés, ceux qui sont dits, ceux qui sont tus, voire cachés rejailliront sur chacun. Et les mots dits obligeront à (re)penser les possibles mensonges.
Autour de Ben et Holly, la soeur de Ben, son beau-père et ses filles et le chien, qui, on le constatera, aura un rôle important dans le déroulement de l’intrigue. Celle-ci est passablement angoissante, un véritable thriller, mais à dimension fortement psychologique où l’on suit le parcours des deux protagonistes principaux, mais également les interactions avec la famille.
C’est également l’itinéraire d’un drogué dont il est question, de ses relations, de ses fréquentations et des enjeux liés à l’engrenage dans lequel entre un dealer. Et si la tension psychologique est importante, le développement de l’histoire, suscite suffisamment d’angoisse pour clouer le spectateur au fauteuil. Ce bref itinéraire d’un drogué nous a fait songer à celui évoqué dans Keep the Lights On réalisé par Ira Sachs (2012) et, derrière ce film, un certain Bill Clegg. Ce dernier avait publié un livre en 2010, Portrait of an Addict as a Young Man (Portrait d’un fumeur de crack en jeune homme). Il y racontait sa relation avec Ira Sachs, mais, plus encore son addiction au « crack ». Le film, en revanche, développait plus cette relation, minée par la consommation de drogue de Bill. Mais il s’agissait-là d’une addiction traitée dans la durée.
C’est une tout autre dimension temporelle dont il est question dans Ben is Back, puisque ramassée en une journée, même si l’évocation du passé laissera entendre et comprendre les racines du mal et si la fin du film laissera le film sur une respiration en suspens.
Lien vers la critique de Julien
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