Synopsis : Kayla entame sa dernière semaine à l´école intermédiaire avec une certaine appréhension. Adolescente introvertie et solitaire, elle publie sur YouTube des capsules vidéos sur la confiance en soi et l´estime de soi, apparemment ignorées de tous. Incapable de mettre en pratique ce qu´elle prône, Kayla est déchirée entre sa perception delle-même et celle qu’elle croit devoir être. Cependant, la rencontre d´Olivia lors d’une visite préparatoire dans une école secondaire semble la transformer et lui redonner le goût de s´amuser.
Acteurs : Elsie Fisher, Josh Hamilton, Emily Robinson, Daniel Zolghadri
Bo Burnham, âgé aujourd’hui de 27 ans, s’est lancé sur Youtube dès2006. C’est un monde qu’il connait bien puisqu’il le fréquente et l’utilise depuis son adolescence. C’est donc tout naturellement que son premier film va traiter de ce thème et de ces vidéos qui pullulent sur la Toile et dont certaines atteignent les centaines de millier de vues ou quelques-unes, comme celle de Kayla qui n’a quasiment que son père comme abonné à sa chaine. C’est aussi cet âge "entre deux" qui est au coeur du premier long métrage de Bo Burnham. Il s’agit d’un premier, pas totalement maitrisé qui bénéficie (ou souffre, c’est selon le point de vue) des codes des youtubeurs et pas de ceux propres à la réalisation. Le film s’en ressent certes mais il ne faudrait pas s’arrêter là ! Entre deux âges donc, à savoir qu’il ne s’agit plus d’enfants et pas (encore) d’adultes. Entre deux parce que jouant déjà des rôles d’adultes... avec avec la candeur, la naïveté (la méchanceté parfois) de l’enfant pas encore totalement conscient de ses actions, de leurs conséquences.
Tranches de vie, d’expériences aussi, parfois malheureuses, que Kayla confie à sa vidéo pour qu’elle soit vue (ou pas) par des anonymes ou des proches. Temps de passage, de changements de vie et du corps qui sont relatés dans un film dont les adolescent·e·s seront la cible privilégiée et que les adultes pourront voir (sans eux probablement)... pour en parler (ou pas) ensuite avec eux !
Pour prolonger la réflexion, l’on lira avec intérêt cet article Bo Burnham et l’âge ingrat sur le site Le devoir (ou ici en version pdf). Pour le point de vue critique, la nôtre est plutôt en consonance avec celle de Guillaume Potvin, de l’autre côté de l’Atlantique, qui écrit notamment sur le site Revue séquence : "Bien que le film a de sérieuses lacunes, surtout au niveau de la réalisation où la maîtrise très sommaire des matières d’expressions filmiques du jeune Bo Burnham est évidente, le scénario de Eighth Grade accompli un exploit impressionnant en faisant tenir notre point de vue sur la corde raide, ligne entre dérision et empathie".
Bande annonce (VO !)