➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film le 28 novembre 2018
Signe(s) particulier(s) :
– cette nouvelle origin-story autour du célèbre justicier britannique à l’archer sort cent-dix ans après sa première apparition dans "Robin Hood and His Merry Men" (réalisé par Percy Stow) et huit ans après "Robin des Bois" de Ridley Scott ;
– co-produit par Leonardo DiCaprio via sa société Appian Way ;
– premier film du réalisateur Otto Bathurst, principalement connu pour avoir mis en scène des épisodes de la série britannique "Peaky Blinders".
Résumé : Robin de Loxley est un jeune noble de la ville de Notthingham. Alors qu’il vivait une belle vie de riche et qu’il comptait avoir une vie paisible et heureuse avec son épouse, il est appelé à servir dans l’armée pour les croisades en Arabie. À son retour, il constate qu’il est laissé pour mort, que ses biens ont été saisis par le Shérif de Nottingham, et que sa femme s’est remariée...
Avec l’aide d’un chef maure, il engage alors une audacieuse révolte contre la corruption des institutions, et décide de voler le shérif de Notthingham afin de redistribuer ses biens volés aux pauvres...
La critique de Julien
Le plus célèbre brigand fictif, et véritable héros du Moyen Âge anglais Robin des Bois est une fois de plus de retour dans nos salles pour une aventure revenant aux origines du personnage. Dans le but de remettre au goût du jour cette histoire intemporelle, c’est Taron Egerton ("Eggsy" dans la saga "Kingsman", et prochainement dans la peau de Sir Elton John pour le film "Rocketman" de Dexter Flechter) que l’on retrouve dans les bretelles de Robin, face à la caméra du novice du grand écran Otto Bathurst, connu pour avoir travaillé sur la série à succès "Peaky Blinders". Mais les arguments étaient-il suffisants, et surtout nécessaires ?
Dans "Robin des Bois" nouvelle version, on redécouvre ainsi l’histoire qui a façonné la légende. Ça débute comme une belle histoire d’amour que rien ne peut venir ébranler, sauf peut-être une lettre du Shérif de Nottingham, envoyant toutes ses troupes d’hommes servir au combat en Arabie.
Laissé pour mort, mais revenu vivant, Robin est désormais dépouillés de ses richesses dans un Nottingham on ne peut plus clivé, et qu’il ne reconnaît d’ailleurs plus. Or, il comprendra très vite que le Shérif n’est pas innocent à tout cela... Avec l’aide de Petit Jean (Jamie Foxx) et de Frère Tuck (Tim Minchin), il deviendra un justicier volant aux riches (on vous laisse deviner lequel) pour distribuer aux pauvres, vengeant ainsi le peuple, et aussi de renverser le pouvoir corrompu établi... Alors certes, on connaît déjà tous la chanson, et cette relecture est en plus loin d’être glorieuse.
Tandis que l’on nous ressort l’artillerie lourde en la présence des personnages les plus étroitement liés à Robin, tels que Petit Jean, Marianne, le Shérif, Frère Tuck ou encore Will Scarlet, les grands segments de son histoire sont agencés dans un scénario extrêmement douteux et invraisemblable, et qui illustre très maladroitement que l’argent est véritablement le nerf de la guerre, où l’on apprend que Nottingham est de mèche avec l’Eglise dans une nauséabonde conspiration contre le peuple, et qui de plus finance la guerre au Moyen-Orient... Oui, rien que ça ! Maintenant, l’idée de départ d’incruster des sujets de société actuels dans l’histoire avait de d’intérêt, mais malheureusement très vite estompé.
En laissant notre cerveau en dehors de la salle, on aurait pu encore profiter du spectacle offert... Mais là encore, ce ne sera pas possible. Emballé dans un spectacle visuellement sale et relativement illisible, ce film n’offre que trop peu de moments véritablement satisfaisants pour nos yeux. D’ailleurs, certains plans frôlent le ridicule, ce qui est pourtant rasoir quand on sait que le but premier du film était de rafraîchir le mythe. Maintenant, le rythme global du film permet d’éviter la catastrophe annoncée. En effet, à l’égard par exemple du "Roi Arthur : la Légende d’Excalibur" (2017) de Guy Ritchie, ce film se laisse suivre. Autrement dit, le mal de tête n’est pas aussi puissant. Par contre (et même s’il ne s’agit-là que de cinéma), voir des chevaux se faire massacrer par l’homme sans aucun état d’âme est juste insupportable. Mais ça, c’est pour les plus sensibles...