➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 24 octobre 2018
Signe(s) particulier(s) :
– cinquième long métrage de Michel Ocelot, lui à qui l’on doit notamment "Kirikou et la Sorcière" (1998) et ses suites.
Résumé : Dans le Paris de la Belle Époque, en compagnie d’un jeune livreur en triporteur, la petite kanake Dilili mène une enquête sur des enlèvements mystérieux de fillettes. Elle rencontre des hommes et des femmes extraordinaires, qui lui donnent des indices. Elle découvre sous terre des méchants très particuliers, les Mâles-Maîtres. Les deux amis lutteront avec entrain pour une vie active dans la lumière et le vivre-ensemble…
La critique de Julien
Avec sa technique d’animation singulière, Michel Ocelot a marqué le monde du cinéma d’animation, il y a déjà vingt ans de cela, avec la sortie de son premier film "Kirikou et la Sorcière", au succès surprise et retentissant. Loin des standards hollywoodiens, son graphisme, qui utilise un mélange d’aplats, de photographies, comme de papier noir sur banc-titre rétro-éclairé ou encore d’images de synthèse, fait le bonheur des amoureux de contes en tout genre. Après avoir fait voyager ses personnages sur les continents, et à différentes époques, le cinéaste souhaitait mettre en images une histoire originale se déroulant à Paris, au cours de la Belle Epoque. C’est ainsi qu’est né "Dilili à Paris" !
Quelle animation folle et tellement originale que celle de ce réalisateur, qui s’est d’ailleurs fait ici énormément plaisir ! Car visuellement, "Paris à Dilili" est une petite perle ! Des tenues fabuleuses que portaient les femmes à cette époque, à la reconstitution flamboyante de Paris et de certains de ses lieux mythiques, cette aventure nous plonge dans un récit haut en couleur, en compagnie d’une petite kanake prénommée Dilili, et de son ami Orel, enquêtant sur la disparition complotiste de fillettes... Cerise sur le gâteau, les deux amis croiseront la route d’artistes d’exception de cette époque, tels que la scientifique Marie Curie, les peintres Pablo Picasso et Claude Monet, le scientifique Louis Pasteur, l’ingénieur Gustave Eiffel, la cantatrice Emma Calvé (qui l’aide dans son enquête), ou encore les sculpteurs Auguste Rodin et Camille Claudel.
Sur papier, ce film d’animation (pas comme les autres) est une œuvre féministe, qui traite de la condition de la femme et de son émancipation. Mais dommage que l’histoire souffre d’un rythme décousu, et d’un manque d’ambition dans sa construction. En effet, "Dilili à Paris" est trop linéaire, tandis que le traitement de son sujet est lui bien trop imaginaire pour servir sa cause, pourtant actuelle. Aussi, l’aspect plus sombre de l’intrigue contredit parfois son visuel enchanteur, au graphisme pictural très contrasté. On ne sait dès lors pas toujours sur quel ton aborder cette histoire, plutôt sérieuse...