Synopsis : Jacek aime le heavy métal, sa petite amie et son chien. Sa famille, sa petite ville natale, ses amis de la paroisse le considèrent tous comme un freak amusant. Jacek travaille sur le chantier de construction de ce qui devrait devenir la plus grande statue de Jésus dans le monde. Lorsqu’un accident grave le défigure complètement, tous les regards se tournent vers lui après qu’il ait subit la première greffe du visage dans le pays.
Acteurs : Mateusz Kosciukiewicz, Agnieszka Podsiadlik, Malgorzata Gorol.
Malgoska Szumowska nous offre un film typiquement polonais (mais c’est probablement cliché de l’écrire) qui mixte une société polonaise repliée sur elle-même (l’essentiel se passe sur une île) et le poids très fort de l’Eglise catholique. S’illustrant à partir de faits réels ou qui ont une base "historique".L’on peut en relever trois ! Le premier inaugure le film : lors d’une promotion de Noël un grand magasin offre des télévision à écrans plat (en nombre restreint) au client qui font leurs courses en sous-vêtements. Il y aura bien entendu des bagarres épiques et des client·e·s laissé·e·s sur le carreau. Cette télévision sera transportée sur le toit d’une voiture, puis en bac/bateau vers une île où elle se trouvera dans le salon d’une famille polonaise "populaire" dont l’un des enfants travaille à la construction de la plus grande statue du Christ au monde. Il s’agit d’un fait réel, la statue a été inaugurée en 2010 alors que l’essentiel du film semble se dérouler aux environs de 2008. Le troisième élément véridique dont le film s’inspire est la première greffe de visage, la situant ici en Pologne. Le tout se situant sur fond de l’emprise de l’Eglise catholique sur la société polonaise (l’article au format PDF).
Twarz aurait pu être un grand film, comme d’autres qui ont proposé des variations sur le visage ou plutôt son absence. Ceci est présent après la greffe de Jacek : la réaction de sa fiancée, de ses parents, des amis et voisins. Mais tout cela semble bien mineur. Il en est de même du poids de l’Eglise, notamment dans certaines scènes de confessionnaL Le film a été présenté à la Berlinale 2018 où il remporte le Grand prix du jury.
IL semble cependant bien difficile de comprendre ce choix car le film, pour intéressant qu’il soit semble mineur voire anecdotique. En réalité, c’est surtout le jeu de Mateusz Kosciukiewicz, l’acteur principal, dans ses deux faces (si l’on peut ainsi jouer sur l’expresssion) : avant et après la greffe, sachant qu’il doit jouer avec des prothèses et du maquillage. L’on suppose (faute de dossier presse) que les images de la construction de la statue christique (avec bien sûr un Christ qui correspond aux normes dominantes, donc le blanc avec, on suppose les yeux bleus, et probablement "chrétien" plutôt que le petit juif dont on a oublié l’origine sémite !). L’on préférera sur d’autres thèmes, un film polonais autrement plus profond et critique para rapport à l’institution, Kler, de Wojcieh Smarzowski, aborde notamment la question de la pédophilie des prêtres (cet article au format PDF). L’on verra cependant le film avec intérêt si l’on attend pas trop de lui, notamment en ne se fiant pas au prix obtenu à Berlin pour s’intéresser à un regard cru(el) et ironique (peut-être) sur un petit village polonais et ses habitants racistes, xanophobes, homophobes et bien entendu catholique en de disant que si caraicature il y a, elle n’est cependant pas trop éloignée de situations réelles !
Bande annonce (VO)