Synopsis : Sept étrangers, chacun avec un secret à planquer, se retrouvent au El Royale sur les rives du lac Tahoe ; un hôtel miteux au lourd passé. Au cours d’une nuit fatidique, ils auront tous une dernière chance de se racheter… avant de prendre un aller simple pour l’enfer.
Acteurs : Chris Hemsworth, Dakota Johnson, Jon Hamm, Jeff Bridges, Xavier Dolan, Cynthia Erivo, Nick Offerman,
Drew Goddard n’est pas seulement le réalisateur de The Cabin in the Woods (La Cabane dans les bois) qui, en 2012, remporta le Saturn Award du meilleur film d’horreur. Il est également scénariste, de ce premier film, de celui aussi qui fait l’objet de cette critique mais aussi de Cloverfield, World War Z, The Martian sans compter quelques séries ! Pour ce deuxième long métrage, Goddard quitte le mode horrifique et change donc de style par rapport à son premier, totalement différent, si ce n’est peut-être l’importance de l’observation extérieure et la présence de Chris Hemsworth à l’écran et précisons pour nos lectrices, qu’évidemment il sera montré ou exhibé torse nu à plusieurs reprises, question de vendre des pectoraux et des abdominaux d’acier (dont on se doute que, au-delà de la génétique, l’acteur prend du temps pour entretenir son outil de travail).
Il est très difficile de décrire l’histoire (qui se situe dans les années ’70 apparemment) qui est racontée, ou plus exactement donnée à voir... voire même, des histoires qui données à découvrir. La construction du récit se fait par tranches successives, liées de façon plus ou moins importante à une chambre de l’hôtel El Royale. Oserions-nous un jeu de mots en parlant de "Chambres avec vue" ! Tout comme Alice qui passe de l’autre côté du miroir, le spectateur est amené à observer et écouter ce qui semble bien réel mais ne peut être compris que grâce à une clé d’interprétation, en réalité plusieurs clés (de lecture). Ceux qui aurons vu sur Netflix le documentaire Voyeur de Myles Kane et Josh Koury, y... verront... - c’est le cas de l’écrire - quelques réminiscences. D’autres, dans la foulée pourront parler de Sex, Lies, and Videotape, non pas vraiment pour le lien avec le film de Steven Soderbergh, sorti en 1989 mais avec un des arcs narratifs (Spoiler : [1]).
L’on passe de chambre en chambre (notamment) et de personnage en personnage, sans lien entre eux (en principe), pour découvrir grâce à d’autres points de vue mais aussi quelques flashback, ce qui, finalement, les lie et/ou les relie ! A certains moments, le film fait penser aux "huit salopards", The Hateful Eight de Tarantino, à cause de la violence (à la fois extrême et, en même temps distanciée !), d’une part, et par la construction qui comble les vides narratifs.
Cette construction du récit et de l’intrigue, par plusieurs relectures, ou par regards successifs, fait qu’il est difficile d’en dire plus car c’est le dénouement qui consiste la cerise sur le gâteau et l’on pardonnera au prêtre critique, s’agissant d’un confrère cinématographique, de ne pas donner plus de précision sur l’une des scènes qui précède la conclusion du film.
Enfin, si réserve il y a, c’est sur la longueur. Celle-ci était peut-être "nécessaire" pour donner du temps à l’écran aux "acteurs vedettes", il n’empêche que le film aurait eu intérêt à être condensé en 1h45 plutôt que 141 minutes ! S’agissant des acteurs, notons la présence de Xavier Dolan dans un second rôle et une mention toute particulière pour le relativement jeune Lewis Pullman, dans le rôle du concierge Miles Miller.