➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 05 septembre 2018
Signe(s) particulier(s) :
– second long métrage de Cecilia Rouaud après "Je me Suis Fait Tout Petit", sorti en 2012, avec déjà Vanessa Paradis au casting.
Résumé : Gabrielle, Elsa et Mao sont frères et sœurs, mais ne se côtoient pas. Surtout pas. La première est « statue » pour touristes, au grand dam de son fils ado. Elsa, elle, est en colère contre la terre entière et désespère de tomber enceinte. Et Mao, game designer de génie chroniquement dépressif, noie sa mélancolie dans l’alcool et la psychanalyse. Quant à leurs parents, Pierre et Claudine, séparés de longue date, ils n’ont jamais rien fait pour resserrer les liens de la famille. Pourtant, au moment de l’enterrement du grand-père, ils vont devoir se réunir, et répondre, ensemble, à la question qui fâche : « Que faire de Mamie ? »
La critique
Tout comme son titre l’indique, "Photo de Famille" dresse le portrait d’une famille, en l’occurrence disloquée, à l’heure où le grand-père vient de décéder, et où il faut se mettre d’accord sur l’avenir de son épouse, qui souhaite quant à elle vivre ses dernières heures à Saint-Julien, là où la famille se rendait jadis, lorsqu’elle était encore unie...
Pour son second film, Cecilia Rouaud aborde à nouveau la thématique de la famille, et ses instantanés de vie. À la fois pessimiste et lumineux, son film nous accompagne dans le quotidien de frères et sœurs perdus de vue et de leurs parents divorcés, forcés de se retrouver pour le devoir familial qui les unis. Il y a tout d’abord Elsa (Camille Cottin), qui tente vainement de tomber enceinte, tandis que son couple bat de l’aile. Puis, il y a Gabrielle (Vanessa Paradis), mère séparée vivant de petits boulots, et s’occupant de son fils, lui qui souhaite partir vivre chez son père. Et enfin, Mao (Pierre Deladonschamps), game-designer assez instable, lui qui a énormément souffert de la séparation de sa patrie, et qui souffre de difficultés de communication avec autrui. Bien sûr, il y a aussi leurs parents divorcés depuis belle lurette, dont Claudine (Chantal Lauby), leur mère psychanalyste, et Pierre (Jean-Pierre Bacri), leur père, ce dernier s’étant remis en couple avec une femme d’un âge avoisinant celui de ses enfants... Sans oublier Mamie (Claudette Walker), perdant la tête, ce que son fils ne taira pas de répéter.
Sans être bouleversante, cette chronique autour des liens de sang touche sensiblement par la description de ses personnages, même s’ils ne s’équivalent pas tous, eux qui n’ont pas forcément été gâté par la vie, mais ne cessent pas pour autant de regarder vers l’avenir, même s’il faut en payer le prix (actuel). Avec son casting alléchant, le film de Cecilia Rouaud, rythmé par la chanson "Wild World" de Cat Stevens, en dit un peu, voire beaucoup sur la vie de famille, notamment sur les compromis à faire sur sa personne, ne fût-ce que pour resserrer les liens, ou encore se soutenir lors de moments difficiles. Mais surtout, le film met en avant le souvenir d’un passé heureux, et le regret de ne pas avoir tout mis en œuvre dans le passé afin de pouvoir toujours vivre ensemble, harmonieusement.
Cependant, le film n’échappe pas à quelques situations stéréotypées, sans parler du caractère assez prévisible et assez convenu de la réunion de famille, qui peine ainsi à toucher pleinement. Heureusement, les propos servis sont relativement justes et salvateurs, tandis que les acteurs livrent de belles prestations.
Diaporama
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