➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 11 juillet 2018
Signe(s) particulier(s) :
– Benoît Peolvoorde et Grégoire Ludig ne connaissaient le metteur en scène atypique Quentin Dupieux avant qu’il leur propose un rôle dans son dernier long métrage ;
– Quentin Dupieux, en plus d’être réalisateur et scénariste, est avant tout un artiste de musique électronique, connu sous le pseudonyme de Mr. Oizo.
Résumé : Un poste de police. Un tête-à-tête, en garde à vue, entre un commissaire et son suspect.
La critique
Touche-à-tout, Quentin Dupieux revient au cinéma, lui à qui l’on doit notamment les ovnis "Steak" (2007) et "Réalité" (2015). Et résumer la carrière cinématographique de ce monsieur est pour le moins compliqué, bien qu’elle pourrait tout de même se résumer en un goût de n’importe quoi scénaristique. Mais rassurez-vous, "Au Poste !" est à ce jour son film le plus accessible, et sans doute le moins perturbé.
Alors que le film s’ouvre et se termine par une scène comme seul le réalisateur en a le secret, cette comédie nous emmène dans un poste de police (comme son titre l’indique), lors de l’interrogatoire entre le commissaire Buron (Poelvoorde) et un suspect, Fugain (Ludig), autour de la découverte (par ce dernier) d’un cadavre gisant sur le sol au pied d’un immeuble. Absurde et sans queue ni tête, cet interrogatoire se révélera rapidement non-conventionnel, tandis que les flash-backs de Fugain seront interférés par les apparitions des personnages qu’il aura rencontrés depuis le début de l’interrogatoire, tels que Buron lui-même et son épouse (Anaïs Demoustier)... Et c’est sans compter sur un incident, aussi grotesque que la manière de pratiquer du commissaire, s’invitant dans le face-à-face, saupoudrant le tout d’une tension doucement palpable, et surtout décalée.
"Au Poste !" est davantage un film de théâtre que de cinéma, et repose essentiellement sur ses dialogues et acteurs. Ces derniers sont particulièrement bons (Benoît Poelvoorde en tête), tandis que l’écriture est sans doute le point d’orgue de ce film moins bête qu’il y paraît. Tantôt absurde, tantôt cynique, tantôt référencé, l’humour n’est jamais comme on l’aurait imaginé, mais fonctionne. Cependant, vous serez loin, voire très loin d’avoir un fou rire... Et qui dit huit clos, dit décors forcément peu nombreux, eux qui nous invitent à replonger dans un bureau de commissariat des années septante, avec les costumes, luminaires, couleurs et accessoires qui vont avec. Bref, on s’y croirait ! À moins que...