Synopsis : Gabrielle, Elsa et Mao sont frères et sœurs, mais ne se côtoient pas. Surtout pas.
La première est « statue » pour touristes, au grand dam de son fils ado. Elsa, elle, est en colère contre la terre entière et désespère de tomber enceinte. Et Mao, game designer de génie chroniquement dépressif, noie sa mélancolie dans l’alcool et la psychanalyse.
Quant à leurs parents, Pierre et Claudine, séparés de longue date, ils n’ont jamais rien fait pour resserrer les liens de la famille.
Pourtant, au moment de l’enterrement du grand-père, ils vont devoir se réunir, et répondre, ensemble, à la question qui fâche : « Que faire de Mamie ? »
Acteurs : Vanessa Paradis, Camille Cottin, Pierre Deladonchamps, Jean-Pierre Bacri, Chantal Lauby
Il y avait quelque chose de surprenant à voir réunis sur la même affiche Bacri, Deladonchamps... et Camille Cottin. Mais pourquoi pas ? C’est que cette dernière ne peut être enfermée dans son personnage de Connasse (princesse des coeurs !). Et puis, Pierre Deladonchamps n’est plus un inconnu en France et en francophonie depuis sa mise à nu dans L’inconnu du lac de l’excellent réalisateur Alain Guiraudie. Cecilia Rouaud arrive à donner une ossature à ces personnages qui forment une famille que le décès d’un père ou grand-père oblige à se retrouver. Tous dissemblables, avec des parcours différents, ils vont se retrouver avec une mamie qui voudrait mourir à Saint Julien.
Le film sera l’occasion de découvrir ces différents personnages dans des situations drôles, tragiques, amusantes qui donnent parfois l’impression d’une succession de saynètes (à défaut de gags) décousues, comme un tableau pointilliste. L’on comprend bien entendu le fil conducteur qui lie les uns et les autres (et s’agissant ce qui qui les lie, nous préférons de loin Ce qui nous lie dans l’abord des relations dans une fratrie et avec leurs ainés qui sont traitées avec plus de profondeur et de sérieux.
Ici, nombre de situations, cocasses parfois, viennent agrémenter le récit, qu’il s’agisse d’un père qui risque de vous donner un petit frère ou une petite soeur, ou d’un frère dépressif au bord du suicide. Ainsi la transition entre une chute au bord de la Seine et la scène suivante à l’hôpital induira le spectateur à penser un autre dénouement. Sur le fond, on retiendra le rapport aux ainés, en particulier lorsque la démence leur fait perdre la tête. Sur l’interprétation, les acteurs font le job, le réalisateur sachant jouer des charismes, voire des tics des uns et des autres. Une mention toute particulière pour le jeune Antonio Lanciano dont c’est ici le premier rôle au cinéma (hormis deux très courts-métrages Je suis sur scène et Je suis dans ma bulle, tous deux disponibles sur Youtube).
Si le film ne laissera pas de souvenirs impérissables, il sort cependant du lot des comédies françaises habituelles, par le jeu de ses acteurs et les questions qu’il pose sur la vie familiale et la relation avec les ainés quand ils perdent la tête.
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