➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film le 27 juin 2018
Signe(s) particulier(s) :
– premier long métrage de Léa Frédeval, qui adapte ici son propre roman édité chez Bayard en 2014, intitulé "Les Affamés - Chroniques d’une Jeunesse qui ne Lâche Rien", et en partie autobiographique.
Résumé : Zoé a 21 ans. Et Zoé en a sa claque d’entendre « c’est normal, t’es jeune ! ». Alors qu’elle emménage en colocation, elle prend conscience qu’elle n’est pas seule à se débattre entre cours, stages et petits boulots mal payés. Déterminée à bouleverser le complot qui se trame, elle unit autour d’elle une génération d’affamés. Ensemble, ils sont bien décidés à changer les choses et à faire entendre leur voix !
La critique
Difficile pour Louane Emera de rebondir au cinéma après le succès tonitruant et mérité de "La Famille Bélier", lui ayant valu le César du meilleur espoir féminin en 2015. Après "Nos Patriotes" de Gabriel Le Bomin l’an dernier, la voilà aujourd’hui dans "Les Affamés", où elle interprète Zoé, une demoiselle tout juste diplômée, pleine de vitalité et de volonté. Sauf que Zoé vient de se séparer de son compagnon, et qu’elle peine à trouver un job à hauteur de sa motivation, et surtout de ses compétences, tout comme ses amis de coloc. C’est alors qu’ensemble, ils vont tenter de faire bouger les choses, et se faire entendre, notamment à l’aide d’un blog tenu par Zoé...
"Les Affamés" pose ses jalons dans un problème de société qui nous touche tous, soit la crise. Le film présente ici la jeunesse actuelle face à ce phénomène, entre quête de repères, de reconnaissance, et de valorisation. Au travers de ce groupe d’amis, Léa Frédeval illustre l’urgence rencontrée par cette partie de la société, qui seront les adultes de demain, alors que l’emploi se ternit au profil du chômage, et que même la possession d’un diplôme ne peut pas forcément contrer. Mais malgré un pied-à-terre initial très intéressant, ce récit s’encombre dans des tourments sentimentaux et illusoires d’une jeunesse assez bien stéréotypée dans son cas, et en plus assez mal interprétée.
Au départ militant, "Les Affamés" délaisse son propos en cours de route pour alors se concentrer sur le personnage de Louna Emera, et sa galère personnelle, ne reflétant dès lors que son propre cas. Le film ne devient alors plus qu’une illustration gâchée de la jeunesse, à laquelle aura bien du mal à s’identifier le public visé.