➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film le 02 mai 2018
Signe(s) particulier(s) :
– adaptation de la pièce de théâtre de Florian Zeller "L’Envers du Décor", que Daniel Auteuil a également mis en scène et interprété sur les planches en 2016 ;
– première fois que Daniel Auteuil ne se base pas sur l’univers de Marcel Pagnol pour l’une de ses réalisations.
Résumé : Daniel est très amoureux de sa femme, mais il a beaucoup d’imagination, et un meilleur ami parfois encombrant. Lorsque celui-ci insiste pour un dîner "entre couples" afin de lui présenter sa toute nouvelle (et très belle) compagne, Daniel se retrouve coincé entre son épouse qui le connaît par cœur, et des rêves qui le surprennent lui-même...
La critique
Avec son dernier film, Daniel Auteuil prouve une fois de plus que l’adaptation d’une pièce de théâtre au cinéma n’est pas chose aisée. En effet, "Amoureux de ma Femme" effectue ici un passage cinématographique douloureux sur le grand écran, dans une comédie qui sent la sénilité, où la capacité de rêve chez l’adulte (masculin) est confondue par celle du pouvoir de fantasmer...
Sans entrer dans les détails inutiles, il est question ici d’un dîner-retrouvailles entre un couple formé par Daniel (Daniel Auteuil) et Isabelle (Sandrine Kiberlain), et leur ami Patrick (Gérard Depardieu), venu présenter pour la première fois sa nouvelle compagne Emma (Adriana Ugarte), jeune et sublime actrice espagnole. Sauf que devant la beauté incarnée de cette charmante brune, Daniel ne pourra résister longtemps sans imaginer, au fur et à mesure de la soirée, une romance éperdument passionnelle avec Emma, malgré son mariage et son amour pour sa femme. La soirée, à défaut d’être arrosée, sera alors rythmée par ses absences fantasmatiques...
Dans la forme, "Amoureux de ma Femme" est une réalisation assez kitsch, et qui pédale dans la semoule du début à la fin. Difficile de se dire qu’un tel travail de mise en scène est (encore) possible de la part d’une si grande figure de la comédie. Ce film souffre en effet d’une mise en scène qui ne fonctionne pas du tout, la faute à un montage catastrophique, et un mixage sonore très déplaisant. Aussi, entre les nombreux égarements de son personnage principal dans les méandres de son imagination débordante, et ses retours à la réalité, les transitions tombent toujours à plat, tandis que le film s’enlise rapidement dans un narratif répétitif, et bigleux.
Certes, entre camarades, on se sert les coudes, mais qui peut encore penser, à l’heure actuelle, qu’un homme à la carrure d’un Gérard Depardieu puisse encore courtiser une demoiselle aussi sublime et jeune qu’Adriana Ugarte (révélée dans "Julieta" de Pedro Almodovar), filmée ici davantage pour ses formes, que son cerveau ? Certes, le film offre une part fantasque à la vie de ces cinquantenaires, mais elle en devient rapidement embarrassante. Sans stéréotyper cette situation, elle est ici trop naïve pour y croire.