➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film le 25 avril 2018
Signe(s) particulier(s) :
– 19ème long-métrage de l’univers cinématographique Marvel entamé en 2008 avec le premier "Iron Man", et septième film de la phase III ;
– déjà détenteur de plusieurs records, dont celui de la bande-annonce la plus vue en vingt-quatre heures avec 230 millions de vues dans le monde, mais également le meilleur démarrage de tous les temps au box-office nord-américain, ou encore celui du film le plus cher jamais réalisé (avec sa suite, qui sortira dans un an).
Résumé : Despote craint dans tout l’univers, père adoptif de Gamora et Nébula, Thanos a commencé à recueillir les six Pierres d’Infinité : la Pierre du Pouvoir, la Pierre de l’Espace, la Pierre de la Réalité, la Pierre de l’Âme, la Pierre du Temps et la Pierre de l’Esprit. Son objectif est de réunir ces six artefacts sur le Gant de l’Infini, forgé jadis par le nain Eitri sur Nidavellir, afin d’utiliser leur immense puissance pour détruire la moitié de la population de l’Univers et rétablir ainsi un certain équilibre. Dans sa quête le menant sur diverses planètes, la Terre, Knowhere et Vormir, Thanos est aidé par ses enfants adoptifs : Cull Obsidian, Ebony Maw, Proxima Midnight et Corvus Glaive. Face à cette nouvelle menace qui concerne l’Univers entier, le groupe de super-héros des Avengers, divisé depuis 2 ans, doit se reformer, et s’associer au Docteur Strange, aux Gardiens de la Galaxie et au peuple du Wakanda.
La critique
Disney/Marvel met enfin de véritables bâtons dans les roues de ses super-héros, vendus depuis maintenant dix ans, et idolâtrés par les générations. En guise de grande entame à la première conclusion narrative de cet univers commercial dantesque, "Avengers : Infinity War" répond à ses promesses, et se permet même de tutoyer nos émotions, même s’il se révèle sans surprise dans sa forme.
On reprend donc là où "Thor 3 : Ragnarok" nous avait laissés, sachant que nous avons fait, depuis lors, la connaissance de Black Panther. Dans le but de récupérer les six pierres d’affinité, Le titan fou Thanos (aperçu depuis le premier film "Avengers" en 2012) se lance lui-même (étant donné que ses sbires n’en ont pas été capables jusque-là) dans une quête sans pitié, pour réaliser son plan démesuré de régulation de la population de l’univers. En effet, en un claquement de doigts, il souhaite éliminer la moitié des êtres de l’univers, afin de le préserver de sa propre auto-destruction. C’est Josh Brolin qui interprète cet adversaire complexe, aux intentions venues d’ailleurs, tel un messie venu répandre sa parole. Même si sa manière est complètement stupide, son discours est sans doute l’un des plus troublants qu’on ait eu à entendre. Loin du méchant manichéen, Thanos est porté par une écriture qui se vaut, et une puissance sans faille dans la réalisation de sa destinée, lui qui est dès lors prêt à assumer les souffrances qu’il (se) cautionnera, pour "le bien de l’univers". Mais ce personnage n’est pas la seule surprise dans cet épisode, puisque d’autres auront aussi leur heure de gloire, tels que Gamora, ou encore Doctor Strange, sans oublier l’arrivée d’un des membres du "Black Order", Ebony Maw, dément d’un bout à l’autre de sa partition, grâce à ses super-pouvoirs hallucinants, sa posture monstrueuse, et son intelligence perverse. Maintenant, difficile de faire exister tout ce beau monde dans un film où l’on retrouve l’entièreté des super-héros découverts depuis dix ans, exceptés (volontairement) certains. C’est d’ailleurs l’un des points faibles du film, à savoir sa capacité à jongler avec égalité entre ses personnages. D’ailleurs, un bon nombre d’entre eux n’est là que pour de la figuration, ou quelques répliques, et des scènes de castagnes.
D’un point de vue de l’histoire, on fait vite le tour de cet "Avengers : Infinity War", étant donné qu’il n’est question ici que de l’empêchement de la mission de Thanos par les Avengers, ou plutôt devrait-on dire leur mise à mort par Thanos, dans la réalisation de son projet, durant près de cent-cinquante minutes. Certes, le rythme ne faiblit pas, mais il se dégage de cet affrontement une redondance narrative découlant de l’exécution prévisible de son scénario. Et ce ne sont pas les sous-intrigues, discutables, liées à certains personnages, qui vont changer la donne.
Visuellement, c’est toujours aussi efficace, et ce voyage aux confins de l’univers offre des images époustouflantes (abusant tout de même de fonds verts), que ça soit lors de la recherche des pierres par Thanos, que lors du recrutement des Avengers afin de le combattre. Mais on ne peut malheureusement pas dire que les frères ont fait dans la nouveauté au niveau de leur mise en scène, eux qui ne cessent de se répéter. Scènes de combats illisibles, chorégraphies peu inspirées, jamais cet épisode n’atteint la fluidité nécessaire à son ballet super-héroïque audacieux.