➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film le 11 avril 2018
Signe(s) particulier(s) :
– c’est Malik Bentalha qui a encouragé Franck Gastambide à contacter Luc Besson pour lui parler d’un éventuel nouveau film "Taxi", ce qu’il fit dès lors, et sur Instagram, où Besson ne tarda pas de lui répondre, en lui donnant rendez-vous à la Cité du cinéma ;
– "Taxi 5" fait suite aux quatre premiers films (1998, 2000, 2003, 2007) forts de près de 28 millions d’entrées combinées en France ;
– Samy Nacéri n’a pas accepté de reprendre son rôle suite au traitement (une simple apparition) qui lui était réservé dans ce nouveau scénario, tandis que Luc Besson souhaitait de toute manière un nouveau duo de héros, sans se reposer sur les anciens ;
– Bernard Farcy reprend ici son rôle culte du Commissaire Gilbert pour la cinquième fois, tandis qu’Édouard Montoute retrouve les traits du flic Alain Trésor, ex-bras droit de Gilbert.
Résumé : Sylvain Marot, super flic parisien et pilote d’exception, est muté contre son gré à la Police Municipale de Marseille. L’ex-commissaire Gibert, devenu Maire de la ville et au plus bas dans les sondages, va alors lui confier la mission de stopper le redoutable "Gang des Italiens", qui écume des bijouteries à l’aide de puissantes Ferrari. Mais pour y parvenir, Marot n’aura pas d’autre choix que de collaborer avec le petit-neveu du célèbre Daniel, Eddy Maklouf, le pire chauffeur VTC de Marseille, mais le seul à pouvoir récupérer le légendaire TAXI blanc...
La critique
Pas certain que la relève soit assurée. Dix ans après "Taxi 4", la société de production (en faillite) de Luc Besson ressort le légendaire taxi blanc grâce à la volonté infaillible du duo déjà responsables du film "Pattaya" (pour vous resituer le niveau), afin de relancer la franchise ayant bercée leur adolescence. Et c’est aujourd’hui chose faite, avec un nouvel épisode sous le signe de la renaissance, mais qui, malheureusement, rétrograde, plutôt que de passer la cinquième.
Le processus de renouvellement d’une machine située au point mort est bien connu, mais on peine à croire qu’il est été ici justifié sous prétexte d’un tel scénario. Exit donc Frédéric Diefenthal et Samy Naceri, bonjour Franck Gastambide et Malik Bentalha. Mis à part une discussion flash-back et clin d’œil aux héros de la dernière franchise, ainsi qu’un lien familial qui lie deux des nouveaux personnages (Malik Bentalha et Sabrina Ouazani) à Daniel (Samy Naceri), il ne reste quasiment rien de l’esprit bon enfant des précédents films, et encore moins l’ambition de leurs cascades (avant qu’on ne goûte à la saga "Fast and Furious").
Si le célèbre taxi blanc est bien de retour, on constate qu’il n’apparaît ici qu’en second plan, laissant place à un "buddy movie" d’action on ne peut plus faible, et rasoir. On pourrait se réconforter un temps soit peu avec le mythique Commissaire Gilbert, revenu crier son fameux slogan "Alerte générale !", mais cela reste bien insuffisant.
S’il essaie de reproduire les scènes de courses-poursuites et de cascades autrefois emblématiques (sans jamais y arriver), "Taxi 5" se fourvoie dans son écriture, bas de gamme. En effet, il n’est question ici que d’une mission policière d’une brigade de la Police Municipale de Marseille, emmenée par un flic parisien (et pilote d’exception) muté contre son gré à Marseille, et le neveu de Daniel, dans le but d’arrêter un groupe de ritals voleurs de diamants, surnommé le "Gang des Italiens". Bref, c’est téléphoné, tandis qu’on n’échappe pas non plus à la "love-story" habituelle.
Reposant sur un humour potache très porté sur les matières organiques (excréments, mollards, vomis, etc.), ainsi que sur une équipe atypique d’agents des forces de l’ordre, Franck Gastambide n’a pas non plus élevé bien haut l’aspect humoristique de ces nouvelles aventures, tandis qu’il semble toujours autant obnubilé par les nains, lui qui appuie et exagère aussi l’image renvoyée par la personne féminine en surpoids. Heureusement, cette équipe de bras-cassés mérite d’être (parfois) comique.
Mais la palme ici du plus insupportable revient très certainement à Malik Bentalha, interprétant un personnage totalement idiot, qui plus est facilement dispensable à l’histoire...
Et puis, que dire du célèbre taxi, qui devient ici davantage un outil de mission s’écrasant sans scrupule sur un bateau, plutôt qu’un rappel de sa légende construite préalablement (aussi naïve soit-elle)...