➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film le 21 février 2018
Signe(s) particulier(s) :
– premier long métrage mis en scène par Christian Gudegast, lui qui avait jusque là écrit notamment le scénario de "La Chute de Londres" (déjà avec Gérard Butler) ;
– c’est le seconde fois que Christian Gudegast coécrit le scénario d’un film avec Paul Scheuring après celui "d’Un Homme à Part" en 2003, ce dernier ayant créé la série "Prison Break".
Résumé : Chaque jour, 120 millions de dollars en liquide sont retirés de la circulation et détruits par la Réserve fédérale de Los Angeles. Un gang de braqueurs multirécidivistes va tenter l’audacieux tout de force de mettre la main dessus. Mais, ils vont se heurter à une unité d’élite de la police qui n’a pas l’intention de jouer dans les règles de l’art. Tous les coups sont permis pour coincer ces gangsters prêts à tout.
La critique
Après les récents "Triple 9" (de John Hillcoat) et "Logan Lucky" (de Steven Soderbergh), les films de casse semblent avoir plus que jamais la cote à Hollywood, malgré leur degré relatif de réussite, aussi commercial que critique. Et s’il avait fallu miser un kopeck sur le retour aux sources de Gérard Butler dans cet énième effort du genre, alors nous n’aurions probablement pas parié grand chose. Pourtant, nous aurions eu tort.
"Criminal Squad", c’est le premier film de Christian Gudegast, scénariste du film "La Chute de Londres", dans lequel Gérard Butler jouait déjà les gros bras (cassés). Écrit avec l’aide de Paul Scheuring (inventeur de la série "Prison Break"), le duo de scénaristes semble s’être creusé davantage les méninges que quiconque l’a fait récemment pour un film du genre. S’il ne cache pas ses clins d’œil explosif à "Heat" (de Michael Mann) ou "Usual Suspects" (de Bryan Singer), ce dernier exécute sans mal ce qu’on (n’)attend(ait) (pas) de lui, c’est-à-dire un divertissement à la "sauce testostérone", avec ce qu’il appelle de castagnes, et donc de violence. Pour le coup, vous ne serez pas déçu, puisque "Criminal Squad" offre son quota de scènes de fusillades ultra-huilées, de braquages suffisamment bien ficelés pour échapper à la maîtrise des forces de l’ordre (et ainsi créer en nous ce petit plaisir coupable), et surtout des personnages qu’il ne faut pas chercher à embêter, évoluant dans des milieux assez crasseux. Bref, ça sent le "badass" à plein nez, et on en redemande.
Même si son personnage pue le stéréotype, Gérad Butler incarne à merveille ce flic aux méthodes radicales pour en arriver à ses fins, et ayant sacrifié sa vie de famille pour son job. On dira même que l’alcool et les femmes (à portée de main) qu’il fréquente (avec sa bande) auront eu raison de sa stabilité sentimentale. Quoi qu’il en soit, il fera tout pour arrêter ce gang au savoir-faire certain. Contrairement à ce qu’on aurait pu aussi en croire, Curtis "50 Cent" Jackson et les autres acteurs n’en font pas des caisses, et affichent une partition sans fard, dans l’optique d’un braquage aussi minutieux et maîtrisé soit-il. Finalement, ce sont là des personnages aux esprits égarés, avec ce qu’ils offrent d’humain, et de non-conformité aux mœurs.
Alors que "Criminal Squad" possède ainsi un scénario rondement mené pour un premier film, on n’échappe cependant pas à quelques ellipses pour rallier certaines actions consécutives, ainsi que quelques incohérences (par exemple, le trajet emprunté par les ravisseurs, après leur dernier braquage, ne semble pas avoir été pensé), ce qui est en soi assez pardonnable dans son style, surtout que le film assure "grave" dans sa mise en scène, aussi classique et efficace soit-elle, malgré quelques timides longueurs. Quant à l’image, elle s’avère fiévreuse, et filme ses personnages sans avoir peur d’en montrer leur sueur. Dans le vif de l’action, "Criminal Squad" se déguste tout simplement avec plaisir, sans pour autant révolutionner, bénéficiant d’un jeu de caméra assez fluide, accompagnant ses protagonistes au cœur du conflit, où ça tire à tout-va.