Synopsis : Entre Paris, Prague, Nuremberg, Manchester, la campagne polonaise et le littoral romain, "Nico 1988" est un road movie dédié aux dernières années de Christa Päffgen, plus connue sous le nom de "Nico".
Acteurs : Trine Dyrholm, Calvin Demba, Karina Fernandez
C’était une journée presse : six films projetés dans deux salles au même moment. Il fallait donc choisir trois films parmi ceux proposés. Notre critère était pratico-pratique : visionner les films qui sortiraient les premiers en salles, nous disant (ou espérant) qu’il y aurait une deuxième vision pour les journalistes. Parmi les six, un seul nous intéressait (et un problème nous a empêché de le voir !) et c’est donc parce que c’est notre job que nous avons vu deux films ce jour-là Final Portrait et celui-ci Nico, 1988. Et il faut ici reconnaître que nous étions dans un domaine où notre incompétence est totale. De "Nico" (Christa Päffgen), nous ne savions absolument rien, ni de sa vie, de sa carrière, de sa mort. Au risque d’étaler ici une ignorance crasse, ce n’est qu’après le film, que, voulant partager notre enthousiasme auprès de confrères et consoeurs, certain·e·s nous ont appris qu’Ari, son fils photographe que l’on voit à l’écran serait le fils non reconnu d’Alain Delon alors qu’elle Nico fut la compagne de Philippe Garrel, parmi d’autres grands noms de scène. Le format 4/3 du film enferme le personnage dans le cadre tout en permettant d’ajouter au film des images d’archives au même format (c’est en tout cas ce que l’on peut supposer). La plus remarquable est l’actrice Trine Dyrholm dans le rôle de Nico. Il semble que ce soit réellement elle qui chante et porte la voix de Nico. Une voix rauque, grave, belle et mélodieuse à la fois qui nous a fait dire (ainsi que d’autres) que nous achèterions l’un ou l’autre de ses albums. C’est dire que le portrait des trois dernières années de la vie de Nico, une artiste engagée, troublante, angoissée, exigeante pour elle, ses musiciens et plus encore son public nous a marqué. Héroïnomane, dépossédée de l’éducation de son fils qu’elle retrouvera adulte et qui se droguera aussi et tentera de mettre fin à ses jours. Ce biopic est presque documentaire. Il nous a permis de découvrir une femme extraordinaire, une mère et une artiste "borderline" et une voix magnifique. Nous ne pouvons qu’être ici le porte-voix de celle-ci et inviter à venir voir... et écouter celle qui lui donne corps à l’écran de façon magistrale.
Bande-annonce :