➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film le 10 janvier 2018
Signe(s) particulier(s) :
- tout au long du film, on retrouve la voix d’un narrateur, celle de François Morel, célèbre pour son rôle dans le programme diffusé sur Canal + "Les Deschiens", et dont le ton appuie ici celle de sa position face à la bourgeoisie, dont il est en partie question ici ;
- premier vrai film choral de la réalisatrice, où il n’y a pas vraiment de personnage principal.
Résumé : Paul, Nicolas et Charlotte, trois frères et sœur, ont toujours pensé qu’ils hériteraient de la riche tante Bertille. Hélas pour eux, à la mort de la vieille dame, ils découvrent qu’elle a tout légué à Eloïse, cette cousine exaspérante et pot-de-colle qu’ils n’avaient pas vue depuis longtemps. En faisant à nouveau irruption dans leur vie, que cherche-t-elle exactement ?
La critique
Alors qu’elle aborde la question très intéressante de l’héritage familial entre pairs, cette comédie en joue de manière assez ambiguë, au profil d’une sorte de revanche entre cousins. Et pour cause : il est question de trois frères et sœur qui pensaient hériter de leur riche tante, leur ayant finalement préféré leur riche cousine, veuve depuis peu. Sauf que cette dernière se propose de distribuer, partager cet argent à ses cousins, eux qui la martyrisaient lorsqu’elle était petite... Elle va alors les acheter sentimentalement, en les corrompant l’un après l’autre dans leur vie, leur(s) projet(s), paradoxalement à un amour sincère qu’elle recherche toujours de leur part envers elle.
Malgré une idée de scénario originale où il est question du rapport à l’argent au sein d’une fratrie suite à un héritage qui ne va pas là où elle l’attendait (chez la cousine, en l’occurrence), "La Monnaie de leur Pièce" ne parvient jamais à mettre en valeur le poids de cette situation familiale souvent délicate, ce qui est d’autant plus dommage avec un personnage aussi perturbant que cette cousine envahissante, dont on a bien du mal à cerner les intentions. Certes, on comprend bien qu’elle cherche à se rapprocher de ses cousins en mettant la main sur leur vie, mais agit-elle seulement par innocence dans ses actes, parfois des plus irréfléchis ? Quoiqu’il en soit, on reste perplexe par son manège, d’autant plus qu’il y aura de la consanguinité dans l’air...
Anne Le Ny (qui s’est permisse un caméo dans le film) tente, tant bien que mal, de saupoudrer la mise en scène de sa comédie afin de lui donner davantage de caractère, à l’aide notamment d’une voix-off ou de flash-back, mais surtout d’un climat narratif qui appelle à rire jaune, voire noire (pour le peu que l’on rigole), ce qui n’est pas pour nous déplaire. Mais globalement, on ne sait sur quel pied joue cette comédie, renforcée par la tournure quelque peu dérangeante, et sans réactivité, de ses choix. Et puis, quel dommage de laisser en plan certains de ses personnages, tels que celui de Miou-Miou (la tante de la riche héritière, et mère des frères et sœur) ou d’Alice Belaïdi (la compagne trompée d’un des frères), et de ne pas leur donner de l’épaisseur, aussi, face à ce qui leur arrive, eux qui sont pourtant au cœur du conflit.
Bande-annonce :