Synopsis : Une évocation de la vie du showman P.T. Barnum, de la création du cirque qui l’a rendu célèbre à son penchant pour la mystification du public, en passant par son engouement pour la chanteuse Jenny Lind.
Acteurs : Rebecca Ferguson, Hugh Jackman, Zac Efron, Michelle Williams, Zendaya, Paul Sparks
En résumé : Un film où l’on danse et où l’on chante et dont la magie visuelle et chorégraphique fera passer l’éponge sur les défauts d’un film ("formaté" pour les Oscars). Le spectateur amateur de comédies musicales pourra se laisser entraîner sur la piste (même si ce n’est pas La La Land... ou Chantons sous la pluie) et ouvrira les yeux émerveillés devant la magie du spectacle offert. Avec The Greatest Showman, Hugh Jackman, Michelle Williams et Zac Efron invitent – en chantant – à un pas de danse dans un biopic très romancé de Phineas Taylor Barnum. Ceux et celles qui se reconnaitront dans les naïfs de l’époque assumeront de l’être pour profiter pleinement du ’barnum’ qu’il leur est donné de voir !
Barnum ! Le mot dit quelque chose à nos oreilles. C’est que ce nom commun qui désigne le forain présentant le spectacle d’un artiste ou un phénomène spectaculaire, ou un chapiteau, voire un grand désordre, s’origine dans un entrepreneur de spectacles américain du XIXe siècle, Monsieur Barnum.
The Greatest Showman qui sort sur les écrans en ce début d’année est une biographie très romancée de cet entrepreneur. Dans les années 1870, ses affaires se développent, notamment grâce à l’exposition d’êtres humains comportant des aspects physiques sortant de l’ordinaire (freak shows). Il créera ensuite son propre cirque, le cirque Barnum. Il s’agit de la première réalisation de Michael Gracey qui était plutôt connu comme superviseur d’effets visuels.
L’intrigue privilégie les effets, le spectacle, le chant et la danse, au préjudice de la vérité historique. En effet, Barnum nous est présenté de façon très lisse de telle sorte qu’il suscite l’empathie alors qu’il fut considéré comme le « prince des mystificateurs ». Il profitait de la crédulité et du voyeurisme des gens. Cela est évoqué durant l’intrigue où Hugh Jackman reprend la phrase (probablement apocryphe) qui lui est attribuée : « Il y a un naïf qui vient au monde à chaque minute ». Si Barnum a aussi été auteur, éditeur, philanthrope, et même politicien, le film ne se consacre qu’à l’homme de spectacle après l’avoir présenté enfant, avec son père et celle qui deviendra plus tard son épouse. Ensuite, ce sera la recherche des freaks, la rencontre (fictive ?) avec Phillip Carlyle et la tournée avec la chanteuse Jenny Lind.
Le spectateur amateur de comédies musicales ne sera donc pas naïf au point de prendre pour argent comptant la belle intrigue qui lui est narrée. Toutefois l’écrin est si beau que le spectacle sera un pur ravissement. La chorégraphie des spectacles est éblouissante, fascinante même. Bien qu’il soit possible que la voix de certains des acteurs ait fait l’objet d’une aide informatique (auto tune) l’on se surprendra peut-être au retour à chanter quelques unes des chansons du film. Celui-ci est une invitation au respect de la différence, de l’humain qui est autre : handicapé, difforme, hors normes… et cela au-delà des probables intentions mercantiles de Barnum.
Lorsqu’il verra les citoyens bien-pensants et les gens simples manifester le même rejet de ces freaks, le spectateur ouvrira le cœur et les yeux pour découvrir l’âme de ces exclus qui s’unissent et se rassemblent dans l’adversité. Il sera aidé en cela par des acteurs de talents : Michelle Willimans et Hugh Jackman. Celui-ci renoue avec le genre comédie musicale après Les misérables de même que Zac Efron qui abandonne ici le rôle du beau gosse qui montre ses muscles. Ajoutons les acteurs et actrices qui interprètent avec beaucoup d’humanité ceux et celles qui sont cachés, parce que trop différents !
Enfin, notre enthousiasme est loin d’être partagé. Pour pondérer cette critique, allez lire celle d’un critique de nos amis, Eric Van Cutsem sur cinopsis.be.
Bande-annonce :