En ces jours où la question de l’accès de mineurs à l’euthanasie se pose au plan légal et politique, j’attendais beaucoup de Miele de Valera Golino. Il s’agit de son premier film.
Nous découvrons une jeune italienne qui avec un compagnon/ami a découvert un moyen de venir en aide aux personnes qui souhaitent "partir". Un rituel et des procédures lui permettent de gérer ce "job", tant bien que mal et parfois mal, quand on voit les conséquences sur sa santé : oppression, toux, saignements...
Elle n’est pas cependant un bon samaritain de l’euthanasie ou plutôt du suicide assisté. En forçant très volontairement le trait, j’écrirais qu’elle est une "tueuse à gage" ; j’entends par-là qu’elle se fait payer pour mettre fins aux jours de quelqu’un (la particularité étant que les gages sont versés par la personne ou les proches de celui qui veut s’en aller). Deux euphémismes déjà, car ils sont présents durant le film. Les mots qui diraient trop brutalement la réalité de la mort sont évités autant que possible, tant par ceux qui demandent que par l’exécutrice.
Il sera donc question d’argent (il faut bien aller ailleurs, au Mexique, en l’occurrence, pour acquérir le Lamputal (dans le scénario un barbiturique pour euthanasier les chiens) et donc le payer ainsi qui les frais d’avion, plus le travail en lui-même. A Miele, dont le pseudo veut adoucir et cacher "Irène", il lui sera dit : "Vous faites un boulot de merde !" (sic).
Les rituels mortels, entrecoupés de plongées dans la mer, vont cependant être interrogés lorsque Carlo Grimaldi (Carlo Cecchi) un homme, solitaire, demande l’intervention de Miele alors qu’il n’a rien (soit donc qu’il n’est pas atteint d’une maladie incurable et/ou dangereuse). S’ensuivront des échanges entre Irène/Miele et Carlo.
Je ne spoilerai pas le dénouement, mais ces échanges (dans la limites des contraintes des dialogues d’un film qui ne peut être aussi ’bavard’ qu’un roman !) les interrogeront sur ce que sont la mort et la vie pour chacun d’eux et, probablement pour chacun de nous.
Intéressant donc mais la réalisatrice aurait pu aller plus loin dans le traitement de cette question humaine et éthique.