➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 22 novembre 2017
Signe(s) particulier(s) :
- Karim Moussaoui réalise ici son premier film, après des courts métrages et un moyen métrage, lui qui est membre fondateur de l’association culturelle de promotion du cinéma Chrysalide à Alger et a été également responsable de la programmation cinéma à l’institut français d’Alger pendant plusieurs années ;
- le réalisateur a été le lauréat du prix Aide à la Création de la Fondation Gan pour le Cinéma en 2016, et sélectionné dans la compétition Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes.
La critique
Aujourd’hui, en Algérie. Passé et présent s’entrechoquent dans les vies d’un riche promoteur immobilier, d’un neurologue ambitieux rattrapé par son passé, et d’une jeune femme tiraillée entre la voie de la raison et ses sentiments. Trois histoires qui nous plongent dans l’âme humaine de la société arabe contemporaine.
#EnAttendantLesHirondelles :
Avec son premier film, Karim Moussaoui nous transporte aux quatre coins de l’Algérie actuelle, à la rencontre de trois générations en proie avec leur désir de changement, après des années sanglantes de tragédies, tout en étant toujours cloisonnées dans la tradition.
Etat des lieux d’une population en quête d’affirmation dans un pays qui stagne, le film pose la question du devoir (avant tout) individuel, nécessaire pour faire bouger les choses, et l’importance d’assumer ses actes et choix pour avancer. Le film nous montre ainsi comment des personnages ordinaires (comme vous et moi) sont confrontées à des obstacles, mais qu’ils se refusent, par peur, ou par lâcheté.
Pour disséquer un vaste regard sur ses idées, le réalisateur a opté pour une mise en scène présentant trois histoires qui se suivent l’une après l’autre, mais dont les personnages principaux ne se connaissent pas, eux affichent des âges variés, et habitent dans toute l’Algérie. Cette optique permet ainsi de porter un regard sur les questions abordées au niveau de toutes les populations du pays, et cela à travers les paysages en perpétuels changements, mais desquels les fantômes du passé sont encore présents.
Alors que le film fait référence au printemps arabe, "En Attendant les Hirondelles" marque par son authenticité, et le caractère davantage pudique que démonstratif de sa narration, duquel se dégage quelques moments de grâce. Le réalisateur ne cherche pas ici taper sur le marteau, mais plutôt à analyser ce qui ne fonctionne pas, sans poser de jugement tranché. Et c’est plutôt beau de voir que la jeune génération se laisse le choix d’y croire (ou non), en essayant, à sa façon, d’ouvrir les consciences...
Malheureusement, l’emboîtement de ces trois récits manque de puissance narrative (au regard du caractère de ses personnages), sans parler de sa lenteur extrême...