➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 02 novembre 2017
Signe(s) particulier(s) :
- premier long métrage entièrement peint à la main, ayant nécessité 62450 plans, alors peint à l’huile par la main de 91 artistes professionnels venus des quatre coins du monde ;
- le film a d’abord été tourné comme un film en prises de vues réelles, avec des acteurs en chair et en os, prêtant ainsi leurs traits aux personnages peints ;
- on retrouve dans le films 94 toiles du maître presque à l’identique, ainsi que 31 reproductions.
Résumé : Paris, été 1891, Armand Roulin est chargé par son père, le facteur Joseph Roulin, de remettre en mains propres une lettre au frère de Vincent van Gogh, Theo. En effet, la nouvelle du suicide du peintre vient de tomber. Armand, peu enchanté par l’amitié entre son père et l’artiste, n’est pas franchement ravi par sa mission. À Paris, le frère de Van Gogh est introuvable. Le jeune homme apprend alors par Père Tanguy, le marchand de couleurs du peintre, que Theo, visiblement anéanti par la disparition de son frère aîné, ne lui a survécu que quelques mois. Comprenant qu’il a sans doute mal jugé Vincent, Armand se rend à Auvers-sur-Oise, où le peintre a passé ses derniers mois, pour essayer de comprendre son geste désespéré. En interrogeant ceux qui ont connu l’artiste, il découvre combien sa vie a été surprenante et passionnée. Et que sa vie conserve une grande part de mystère.
La critique
Cette semaine-ci, sur nos écrans, a débarqué une œuvre unique en son genre... Imaginez un film sous forme de peinture, respectant les codes et le style du maître Van Gogh, parlant de sa vie, et de sa mystérieuse mort... Justement, "La Passion Van Gogh", avant d’être un film hommage au célèbre peintre, est une prouesse visuelle et technique absolument sublime, dont on ne ressort pas intact.
Tourné tout d’abord en prises de vues réelles, le film et ses milliers de plans ont ensuite été peints à la main par une centaine d’artistes passionnés par le style pictural et les messages délivrés par Vincent Van Gogh, ce peintre et dessinateur néerlandais, s’étant donné la mort à l’âge de 37 ans. Lui, à qui on avait diagnostiqué une instabilité mentale, restera d’ailleurs l’un des plus grands artistes de tous les temps. À l’heure actuelle, ses toiles se vendent toujours à des milliers d’euros, tandis que son œuvre est toujours, on ne peut plus, étudiée et travaillée de nos jours.
Il ressort de ce film une véritable poésie, résultant du montage et de la superbe superposition en animation de ces tableaux nés de la main d’une association d’artistes venus principalement d’Europe, mais aussi des quatre coins du monde. Car il en faut de la précision et de la coordination dans la création de ces tableaux afin qu’ils puissent se suivre sans faute, en créant ainsi un mouvement continu, respectant ainsi le principe du phénakistiscope, ce jouet optique donnant l’illusion du mouvement, tel un zootrope.
Le film brille ainsi par son visuel et son animation, pas aussi fluide que celle d’un film d’animation classique, mais qui marque justement aussi son charme.
Outre ce voyage unique, où vos yeux n’en reviendront pas, "La Passion Van Gogh" est aussi l’occasion d’en découvrir davantage sur la vie de l’artiste qu’il était, et plus précisément sur son décès, privilégiant ici une enquête sur la dernière hypothèse des causes de sa mort, selon laquelle Vincent van Gogh aurait été victime, par accident, d’une balle tirée par les frères Gaston et René Secrétan, deux adolescents qu’il connaissait, et dont il était le souffre-douleur. Endossant toute la responsabilité de l’acte, Van Gogh en serait alors mort, deux jours plus tard... À travers une enquête au sein de son village Auvers-sur-Oise, et des derniers habitants l’ayant côtoyé, le film tente de percer le mystère toujours intact autour de sa disparition, tout en lui rendant hommage.
"La Passion Van Gogh" est un voyage magique et époustouflant au pays de la peintre à l’huile, bercée par l’œuvre toute entière du peintre. Bien que son intrigue ne soit pas aussi ambitieuse que sa forme, le film n’en demeure pas moins intéressant, compte tenu du caractère énigmatique qui entoure toujours la vie et la mort de cet artiste à part entière. - 14/20