➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film le 25 octobre 2017
Signe(s) particulier(s) :
- suite de "Thor" (2011) et de "Thor 2 : Le Monde des Ténèbres" (2013), dix-septième film de l’univers cinématographique Marvel, et cinquième de la phase trois ;
- dans la mythologie nordique, "Ragnarök" signifie "la fin du monde".
Résumé : Privé de son puissant marteau, Thor est retenu prisonnier sur une lointaine planète aux confins de l’univers. Pour sauver Asgard, il va devoir lutter contre le temps afin d’empêcher l’impitoyable Hela d’accomplir le Ragnarök – la destruction de son monde et la fin de la civilisation asgardienne. Mais pour y parvenir, il va d’abord devoir mener un combat titanesque de gladiateurs contre celui qui était autrefois son allié au sein des Avengers : l’incroyable Hulk…
La critique
Le Marvel Cinematic Universe, ça vous dit quelque chose ? Parce que mine de rien, on en est déjà au dix-septième film issu de cette univers, inspiré des comics publiés par Marvel Comics, et débuté en 2008 avec la sortie de "Iron Man" de Jon Favreau. Place cette fois-ci aux nouvelles aventures du dieu nordique Thor, dans un troisième film où on le retrouve à l’issue les événements passés dans "Avengers 2 : l’Ère d’Ultron". Comme l’univers Marvel semble carburer au gros spectacle, aux auto-références (il faut avoir suivi pour tout comprendre et ne rien louper) et à l’humour, voici qu’on retrouve un Thor n’étant jamais apparu aussi fun et décomplexé qu’aujourd’hui.
Qu’on se le dise, les fans seront conquis par cette nouvelle aventure mettant un énorme accent sur son visuel léché, avec ses couleurs flashy, ses effets visuels sur fonds verts à couper le souffle, ses costumes sur-mesure... D’ailleurs, le visuel est proche de celui d’un jeu vidéo à l’esthétique délicieusement kitsch. Bref, on aime, et on en redemande. On reste ainsi dans la plus pure tradition de la maison, soit dans un pur spectacle on ne peut plus vendeur.
Dans la continuité des histoires du héros asgardien, cet épisode appelle toutefois à avoir suivi les précédents pour en comprendre toutes les références, et ainsi ne rien rater, car c’est bien là le clou du spectacle de la maison Marvel, soit dans la capacité à créer des histoires aux clins d’œil directs aux précédentes. C’est, en effet, ce qui forge le maillon, donne du lien et marque la postérité des événements passés, et c’est bien le seul point de finesse que l’on pourra retrouver dans tous ces innombrables scénarios super-héroïques. Ici d’ailleurs, d’un point de vue scénaristique, rien de bien méchant ou d’original à se mettre sous la dent. Ces aventures restent bien trop gentilles, prévisibles, et dont la grande majorité des péripéties semblent n’être que de simples anecdotes pour la suite des événements. Ainsi, si l’on ne devait retenir une seule chose de cette troisième aventure, ce serait alors le passé d’Odin (sous forme de flash-back), et la manière dont Asgard a été créé, en lien avec l’apparition, dans ce volet, d’Hela (la déesse de la mort, fille d’Odin, et donc sœur de Thor). On vous laissera tout le loisir de découvrir ces secrets, pas si étonnants que ça.
Réalisé par Taika Waititi, à qui l’on doit la comédie horrifico-vampirique, façon documentaire, "Vampires en Toute Intimité" ("What We Do In the Shadows"), "Thor 3 : Ragnarok" gagne en humour autant qu’il perd en profondeur. S’il prête aussi ses traits à Korg, le réalisateur parsème son film de vannes et de situations prêtant davantage à rire qu’à frémir. Or, dans un film où une grande méchante tente de mettre fin au monde (voir de l’univers), il serait quand même sympathique d’en ressentir une pointe de danger... Bref, on passera dès lors sur cet aspect dans cet épisode, pour laisser alors place à de l’autodérision façon "Les Gardiens de la Galaxie", où Thor montre ainsi toute l’étendue de son humour.
On ne peut pas terminer sans parler du casting du film, où l’univers Marvel s’accommode, encore et toujours, de grandioses acteurs afin d’étendre son empire, et attirer les générations. Si Cate Blanchett était faite pour son rôle (Héla, la déesse de la mort), et l’assume avec beauté ténébreuse et grandeur, Jeff Goldblum est plutôt décevant dans le sien (le Grand Maître, gouverneur de Sakaar, la décharge dimensionnelle de l’Univers), non pas qu’il soit mauvais, loin de là, mais plutôt limité, et dans ses cordes. Pour le reste, excepté Natalie Portman qui n’a pas rempilé dans le rôle de Jane Foster, tout le casting revient ici pour notre plus grand plaisir, pour alors nous éblouir, telle la foudre, pour ne pas dire à grand coup de marteau...
Bande-annonce :