Synopsis : Knock, un ex-filou repenti devenu médecin diplômé, arrive dans le petit village de Saint-Maurice pour appliquer une "méthode" destinée à faire sa fortune : il va convaincre la population que tout bien portant est un malade qui s’ignore. Et pour cela, trouver à chacun la maladie réelle ou imaginaire dont il souffre. Passé maitre dans l’art de la séduction et de la manipulation, Knock est sur le point de parvenir à ses fins. Mais il est rattrapé par deux choses qu’il n’avait pas prévues : les sentiments du coeur et un sombre individu issu de son passé venu le faire chanter.
Acteurs : Omar Sy, Ana Girardot, Alex Lutz, Sabine Azéma, Hélène Vincent, Audrey Dana, Rufus, Pascal Elbé.
Lorraine Levy adapte une pièce de théâtre de Jules Romains, représentée il y a près de cent ans (en 1923). Cette comédie surfait sur la vague de la publicité qui prenait alors son développement. A l’époque, Louis Jouvet y interprétait le rôle principal. Il reprendra ce rôle au cinéma en 1933 dans un film réalisé par Roger Goupillières et de nouveau en 1951, dans le remake de Guy Lefranc. Lorraine Levy réalise ici la quatrième adaptation de l’oeuvre originale (la première date de 1925, par René Hervil), sans compter les téléfilms. Beaucoup de cinéphiles se souviendront des répliques de Louis Jouvet. Omar Sy arrive-t-il à le faire oublier ? Non, pas vraiment.
L’histoire est connue, on en connaît le déroulement, mais le long-métrage de Lorraine Levy donne l’impression d’être formaté pour un dimanche soir sur une chaîne française grand public. C’est amusant, il y a quelques gags et dialogues qui font mouche, mais la plupart des acteurs surjouent. Ils en ont (beaucoup) trop. Par ailleurs, Omar Sy (probablement à son corps défendant) écrase son personnage. Et, plutôt que de voir le docteur Knock... on voit Omar Sy ! Les acteurs remplis de bonnes intentions en font des tonnes à l’écran pour le plaisir probable de leurs spectateurs. Ce n’est pas rédhibitoire et devrait plaire aux fans de ces artistes qui ont dû prendre plaisir à jouer dans ce film. Ils semblent se laisser aller, eux aussi, à être eux-mêmes dans leurs spectacles (ainsi dans le rôle de Michalon, Pierre Aucaigne que l’on croirait dans l’un de ses sketches où il inverse et mélange les syllabes des mots et qui frisent le too much). En somme, là où l’affiche annonce que "Omar Sy est Knock", l’impression est que Knock/Omar Sy... est ... Omar Sy !
Il nous semble y avoir un décalage entre ce qui apparait des intentions de la réalisatrice dans le dossier presse et ce que le film donne à l’écran : une joyeuse comédie télévisuelle. La réalisatrice rend hommage à de grands noms du cinéma dans le générique final, qu’il s’agisse de Lubitsch de Jacques Tati ou d’autres encore qui l’ont inspiré. Il y a encore une grande marge entre ces maitres et l’élève.
Bande-annonce :