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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews sur la radio RCF Bruxelles (celle-ci n’est aucunement responsable du site ou de ses contenus et aucun lien contractuel ne les relie). Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques et en devient le principal rédacteur depuis 2022.

Gérard Pautonnier
Grand froid
Sortie le 30 août 2017
Article mis en ligne le 19 août 2017

par Charles De Clercq

Synopsis : Dans une petite ville perdue au milieu de nulle part, le commerce de pompes funèbres d’Edmond Zweck bat de l’aile. L’entreprise ne compte plus que deux employés : Georges, le bras droit de Zweck, et Eddy, un jeune homme encore novice dans le métier. Un beau matin, pourtant, un mort pointe son nez. L’espoir renaît. Georges et Eddy sont chargés de mener le défunt jusqu’à sa dernière demeure. Mais, à la recherche du cimetière qui s’avère introuvable, le convoi funéraire s’égare et le voyage tourne au fiasco.

Acteurs : Jean-Pierre Bacri, Arthur Dupont, Olivier Gourmet, Féodor Atkine.

Premier long-métrage de Gérard Pautonnier qui adapte pour le deuxième fois le romancier Joël Egloff (la première étant celle de L’étourdissement, avec un court-métrage éponyme en 2008. Cette fois-ci, aidé de l’écrivain, le réalisateur s’attaque à son premier roman Edmond Ganglion & fils, publié en 1999. Sur ce choix, le réalisateur précise : "Ce qui m’a d’emblée séduit dans ce livre, comme une fable, c’est l’absurdité des situations, cet humour grinçant, je trouvais qu’il y avait quelque chose de Samuel Beckett dans le ton. Quant aux personnages, riches et singuliers, j’ai tout de suite eu envie de les voir prendre vie et incarnés par des comédiens. Pour un réalisateur comme moi, qui privilégie la direction d’acteur avant tout, ça a été un vrai bonheur. Et puis il y avait ce duo déjà présent dans le roman, l’histoire de ces deux personnages qui apprennent à se connaître au fil d’un road movie qui se transforme peu à peu en parcours initiatique.". Le roman - que nous n’avons pas lu - situe l’action en plein été. Ici, Gérard Pautonnier va la déplacer en hiver : "Il me semblait que, symboliquement, ce serait la saison idéale pour raconter cette histoire où tout semble suspendu entre la vie et la mort. J’ai voulu que tout devienne encore plus intemporel et gommer toutes les références géographiques en créant une sorte de petite ville « western », perdue au milieu de vastes paysages enneigés où tout se confond et où il est facile de se perdre.".

Sur le papier, cela avait l’air très bien d’autant qu’il y avait la présence, notamment, de Jean-Pierre Bacri et d’Olivier Gourmet. Occasion de découvrir une véritable comédie, tragique et drame à la fois qui illustrerait parfaitement le surréalisme à la belge. A l’arrivée, ce fut une très grosse déception, malgré les péripéties et certains gags, revirements de situations totalement imprévisibles, les quelques bons mots... Le film qui dure 1h26 a semblé en durer le double et il est apparu que le réalisateur aurait mieux fait de s’en tenir au format court-métrage comme pour son premier film. Celui-ci se tire et traine en longueur. A noter aussi et encore une fois l’image très caricaturale du prêtre qui montre encore une fois, comme dans beaucoup de film où l’on fait appel à l’imaginaire catholique, le manque de préparation en amont. On semble vivre sur un acquis mémoriel qui ne correspond plus à la réalité : "In nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti", non, mais sérieusement les gars ! On se dira que l’on s’en fout, que ce n’est pas l’objet du film ! Mais je transpose en comparant au foot. Si l’on montre un match avec Diables Rouges, non seulement en complet veston pour une visite à la Cour, mais aussi jouant avec les règles du rugby sur un terrain de basket... on se poserait des questions ? On leur dirait « Non, mais allo, c’est quoi : d’accord les gars, vous ne connaissez rien au foot, vous n’en avez jamais vu en vrai ou même à la télévision... alors avant de montrer un match de foot dans votre film allez en voir un » !!! Alors, Il reste les "bons mots", du style « Un corbillard ne fait jamais demi-tour. C’est une question de principe. (Georges) » ou « Est-ce que tu crois qu’on est plus longtemps pas né, ou plus longtemps mort ? (Eddy) » ou encore « Il y a deux personnes indispensables en ce bas monde : la sage-femme et le fossoyeur. L’une accueille, l’autre raccompagne.Entre les deux, les gens se débrouillent. (Edmond Zweck) ». Mais les bons mots ne font pas nécessairement un bon film. Il y a bien le montage, découpage du film qui oscille d’une situation (désespérée ?) à l’autre... mais de nouveau : oui cela aurait très bien donné en court-métrage. Ici cela donne une impression de sauce allongée où même l’absurde ne parvient pas à prendre les atours du surréalisme.

Toutefois, et pour être positif et ne pas paraître faire uniquement un procès à charge, si nous n’avons pas aimé (et il semble en être de même d’une majorité de confrères belges), comme souvent, nous vous renvoyons vers des critiques autrement plus élogieuses et, étonnamment, celles-là sont françaises !

  • Tobias Dunschen, Rédacteur du site Critique Film attribue un très honnête 3/5 au film ;
  • Claudine Levanneur attribue 3 étoiles sur 4 sur le site Avoir à lire pour ce "Coup de soleil sur le sujet glaçant de la mort".
  • Fred Teper sur le site Les chroniques de Cliffhanger pour un film qui "ne parait pas suffisamment abouti pour transcender une histoire qui aurait sans doute gagné à avoir plus de moelle".

Bande-annonce :

Grand Froid : Trailer HD
Grand Froid : Trailer HD

Dans une petite ville perdue au milieu de nulle part, le commerce de pompes funèbres d’Edmond Zweck bat de l’aile. L’entreprise ne compte plus que deux employés : Georges, le bras droit de Zweck, et Eddy, un jeune...
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