Synopsis : César et les Singes sont contraints de mener un combat dont ils ne veulent pas contre une armée d’Humains dirigée par un Colonel impitoyable. Les Singes connaissent des pertes considérables et César, dans sa quête de vengeance, va devoir lutter contre ses instincts les plus noirs. Au terme d’un périple qui le conduira à un face à face avec le Colonel, les Singes et les Humains vont se livrer une guerre sans merci à l’issue de laquelle une seule des deux espèces survivra - et dominera la planète.
Acteurs : Judy Greer, Woody Harrelson, Andy Serkis, Gabriel Chavarria, Steve Zahn, Aleks Paunovic.
S’agit-il d’un préquelle comme certains le laissent entendre ou d’un reboot comme d’autres le précisent ? Peu importe, dans l’univers imaginé par le romancier Pierre Boule et maintes fois adapté au cinéma (et à la télévision), beaucoup savent que c’est le troisième volet d’une saga qui voulait remonter aux origines et qui se situe avant que les singes prennent possession de la planète après avoir éradiqué (complètement ?) l’espèce humaine.
Une première chose et l’on excusera le jeu de mots trop facile : rendons à César ce qui appartient à César, à savoir la qualité des effets spéciaux en particulier l’habillage des acteurs qui interprètent les singes en "motion capture". Les progrès sont stupéfiants et doivent aussi aux nombreux éléments qui permettent de transcrire à l’image les "mimiques" des acteurs humains qui donneront expression aux visages simiesques. La performance de ces acteurs est double. Outre leur interprétation, ils s’effacent totalement au profit de leurs personnages (et n’oublions pas qu’étymologiquement personne représente un masque de théâtre [1] !). Il faut là une sérieuse dose d’humilité pour jouer dans un film où l’acteur se révèle... invisible.
Hormis les effets spéciaux et la motion capture, est-ce que le film apporte un plus, sachant que la fin est connue, à savoir que les hommes perdront la guerre ? Pas vraiment, à tel point que nous écrivions sur Facebool : "J’ai vu et je n’ai pas vraiment le feu sacré pour écrire une critique ! En revanche, un couple d’amis critiques a vraiment apprécié... Donc c’est peut-être moi qui ai trouvé le film trop long, trop bavard... enfin, façon de parler (sic), trop philosophie de comptoir, sans véritable action, même si les effets spéciaux en particulier la motion capture frisent la perfection... ne manque plus qu’à le faire pour les acteurs humains et le tour sera joué...". C’est très carré, nous en convenons et, comme de coutume, nous renverrons en fin d’article vers une critique bien plus positive et enthousiaste que la nôtre.
En gros, c’est une petite déception par rapport au volet précédent (La planète des singes : l’affrontement). Ce troisième et dernier (?) opus est très long, trop long et il y très peu d’action car, s’agissant de guerre, c’est un peu ce à quoi le spectateur s’attend. Au lieu de cela, les dialogues abondent (et encore faut-il faire abstraction du fait que certains singes s’expriment parfois en anglais, parfois en langage des signes, parfois en subvocalisant sans qu’il y ait vraiment une logique derrière ces modes d’expression) et permettent d’aborder quelques questions existentielles, notamment sur la violence (et en particulier celle de l’espèce humaine). Toutefois cela ne vole quand même pas beaucoup plus haut qu’une conversation de comptoir. Le spectateur aura très vite compris l’analogie entre les militaires et la violence nazie, les camps de concentration et le travail forcé. Il faut mettre en exergue le jeu de l’antagoniste, le Colonel, interprété magistralement par Woody Harrelson. Cette attitude des humains permet au spectateur de prendre fait et cause pour les singes et de s’interroger, peut-être, sur sa légitimité comme espèce dominante. Enfin, notons qu’une bonne moitié du film permet de voir de nombreux (et nouveaux) singes et que ceux-ci ont donc la part belle et en particulier un tout nouveau singe "Bad Ape" qu’on vous laisse découvrir à l’écran. Il est joué par Steve Zahn (notamment Dave dans Captain Fantastic et Tucker dans Dallas Buyers Club ! ainsi qu’une jeune fille qui ne dit mot...
Comme promis, voici un lien vers la critique enthousiaste de Véronique Chartier et François Sabeau, un couple de jeunes blogueurs que nous avons reçu dans l’émission Les 4 sans coups du mois de mai 2017.
Bande-annonce :