Synopsis : Le biopic retrace la carrière mouvementée de Tupac, rappeur, poète et acteur américain assassiné en 1996 à l’âge de 25 ans. Le film revient sur l’ascension de l’icône de la West Coast au début des années 1990. Un succès rythmé par ses tubes planétaires, ses arrestations et la concurrence avec les autres rappeurs de l’époque, à commencer par The Notorious B.I.G., son plus grand rival, lui-même assassiné dans des conditions mystérieuses.
Acteurs : Demetrius Shipp Jr, Danai Gurira, Kat Graham, Annie Ilonzeh, Jamal Woolard.
Il était intéressant – du moins pour un critique cinéma belge bruxellois – de voir All Eyez On Me… après avoir découvert le documentaire The Black Panthers : Vanguard of the Revolution réalisé en 2015 par Stanley Nelson et sorti dans une seule salle en Belgique le 31 mai dernier !
C’est que le biopic consacré au rappeur Tupac Shakur (1971-1996) par Benny Boom s’enracine dans cet univers (dramatique) des Black Panthers ! Alors même que j’avoue ne pas connaître cet univers musical ni son illustre rappeur, le film – au-delà de ses qualités ou défauts – était intéressant à découvrir dans la mesure où il permet au spectateur de prendre conscience du racisme intrinsèquement lié à la culture américaine. Le film qui porte le nom d’un album célèbre de Tupac (1996), l’un des tout premiers double du rap et « reconnu comme l’un des plus importants des années 1990 et l’un des plus influents de l’histoire du hip-hop » n’est pas une hagiographie. Si l’on prend conscience de la violence contre les Afro-Américains : celles des blancs, des autorités, de la police, des politiques, il y a également une autre violence très importante, physique et verbale, intraraciale ! S’y ajoute la concurrence entre rappeurs, groupes et managers et, enfin, une autre qui s’exerce sur les femmes, chronique d’un machisme ordinaire qui transcende les cultures et les races.
C’est pour moi, inculte de ce genre musical, l’apport principal du film ! Il semble cependant que sa « cible » privilégiée devrait être constituée par les fans de 2Pac, d’autant que Demetrius Shipp Jr qui l’interprète a une ressemblance physique avec celui à qui il donne corps et voix. Un bémol ( !) toutefois : c’est ici son premier rôle au cinéma et il manque cruellement d’expérience (celle acquise dans la chaîne Target Corporation ne lui aura pas été utile !). Pour ce point il faudra attendre le jugement des fans. Ceux-ci savent probablement de Tupac bien plus que ce que le film dévoilera (malgré sa durée de plus de deux heures). Les autres trouveront probablement les informations nécessaires sur Wikipédia.
Un dernier regret : nombre de « chansons » ne sont pas sous-titrées (en tout cas dans la version bilingue diffusée en région bruxelloise). Ce ne sera pas un problème pour les anglophiles et ceux qui connaissent les albums. En revanche, ce sera un manque pour les autres, car le texte est signifiant par rapport aux événements qui sont donnés à voir… et à entendre.
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