Synopsis : Lucie est guérie, sa maladie est presque un lointain souvenir. Sa famille la pousse à aller de l’avant, vivre, voir du monde… C’est ainsi qu’elle fait la connaissance de Clovis, charmant… charmeur… et terriblement arrogant. Intrigué par sa franchise et sa répartie, Clovis va tout faire pour séduire Lucie, qui n’a pourtant aucune envie de se laisser faire. Au contact de Dalila, prof de danse haut en couleur, Lucie va réapprendre à aimer, à s’aimer, pour devenir enfin la femme qu’elle n’a jamais su être. Pour sa mère, pour sa fille, pour Clovis…
Acteurs : Florence Foresti, Mathieu Kassovitz, Jonathan Cohen.
Il s’agit ici du premier film de la costumière Anne-Gaëlle Daval. Elle qui est habituée, par profession à habiller les acteurs et actrices, nous fera voir celles-ci... nues, ou plutôt dévêtues, soit donc dépouillées de cette seconde peau qui est une protection, une interface entre le corps et les autres.
Le film, c’est l’histoire de Lucie (Florence Foresti tout en pudeur et fragilité, à contre-emploi donc !) réchappée, voire rescapée d’un cancer du sein et dont le synopsis officiel ci-dessus dit la quasi-totalité de l’intrigue. Ce corps, son corps, désormais sain, guéri est-il pour autant "saint" pour elle, autrement dit, digne d’être adoré, aimé, par elle-même, pour elle-même et aussi, voire surtout, par l’autre, le tiers, l’homme. Va-t-elle oser se dépasser et s’offrir, passant outre ses craintes, ses peurs du qu’en-dira-t-on ?
La rencontre avec Dalila (Nicole Garcia) la professeur de danse va permettre a Lucie de ses débarrasser de ses oripeaux de ce qui empêche de la voir telle qu’elle est et non telle qu’elle se pense. Dalila la mettra à nu, avec beaucoup d’autres, non pas sous la scène (de façon obscène donc) mais sur la scène, en spectacle donc, pour se dépasser, pour dépasser la maladie ou la peur de celle-ci pour montrer fièrement ce corps qui ne sera plus le même qui perdra du poids et de sa superbe. Mais il est une autre rencontre avec Clovis, le tombeur, le séducteur (Mathieu Kassovitz, qui est à contre-emploi ici et dont le rôle manque totalement - peut-être et à son corps défendant - de vraisemblance) qui fera le charme d’improbables échanges. Elle qui ne veut pas se laisser séduire par peur, lui le séducteur qui les fait toutes tomber, sauf elle. Pourquoi ?
Le film est émouvant, improbable comme un conte de fées. Il dresse le portrait de deux êtres, un homme, une femme que rien ne devait faire se rencontrer. Ils vont se perdre de vue, une jeune femme peut prendre la place d’une autre qui doute de son corps et cependant, montera sur scène pour que tous puissent l’admirer. Un premier film à voir - malgré certaines scènes dispensables, mineures ou déplacées - même s’il ne bouleversera pas l’histoire du cinéma. C’est qu’il est à la fois "sans gêne" et tout en pudeur pour parler de maux tabous !
Le grand regret sera le casting qui rend tout bonnement l’histoire incroyable au sens premier du terme et entraine donc un énorme déficit de crédibilité ! Dommage.
Bande-annonce :