Synopsis : A bord d’un petit rafiot, Homer et Joé, la cinquantaine, remontent un fleuve vers des chutes d’eau en Croatie. Jusqu’au décès, récent, de leur père, ils ignoraient l’existence l’un de l’autre. Pourtant, ils sont demi-frères. Sean, un baroudeur irlandais énigmatique et menteur, se joindra à eux
Acteurs : Sergi Lopez, Olivier Gourmet, John Lynch.
Le dernier film de Marion Hansel nous propose l’itinéraire de deux hommes, demi-frères qui ne se connaissent pas, dans un cadre à la fois sauvage, dangereux et de toute beauté, en particulier les images de remontée du fleuve. Sur la base d’un scénario d’Hubert Mingarelli, le film nous fait vibrer à la rencontre de ces deux hommes qui doivent apprendre à se découvrir, à accéder à la parole pour remonter vers le fleuve, la source, l’origine, et plus en amont, vers le père décédé, peut-être assassiné. Très curieusement, si le film tient la route ou plutôt le fleuve, dans ce face à face ou ce côte à côte de deux hommes en quête d’identité, le film faiblit dans sa partie plus "thriller". La quête psychologique perd alors en intensité pour une autre, plus policière : que faisait vraiment le père, que lui est-il arrivé, qui est cet homme qui prétend le connaître. Ce troisième personnage, Sam (John Lynch) vient comme en surcroît, alourdir le film d’une intrigue secondaire qui risque de nuire à la quête sublime de deux hommes sur les eaux d’un fleuve. Celle-ci leur permet de découvrir leur humanité, le sens de leur vie, de leur travail. Est-ce que l’écriture est importante pour l’un ? Est-ce que le fait d’être patron, responsable de près d’une quinzaine de camions, était le but véritable de sa vie ? Assez paradoxalement, ce film d’hommes, sans femmes, réalisé par une femme aurait gagné à condenser cette quête sur les deux frères. En effet, l’histoire de Sam et même celle du chien (malgré un échange à son sujet entre les deux protagonistes) viennent parasiter cette rencontre fraternelle !
Enfin, il est un très gros regret. Lors de la vision presse (nous ne savons pas ce qu’il en a été lors de la projection au FIFF le 1er octobre) ce film en français était sous-titré en néerlandais. Normal. Ce qui ne l’est pas, c’est que les dialogues en anglais soient sous-titrés en néerlandais, mais pas en français. On peut accepter l’absence de traduction (comme pour le croate, par exemple) posant l’hypothèse que le spectateur n’est pas censé comprendre. En revanche, proposer les sous-titres néerlandais et ne pas traduire dans la langue principale du film est un choix éditorial des plus contestables ! Ce qui fait perdre quelques points au film (et indépendamment donc de sa réalisatrice). A bon entendeur !
Pour aller plus loin :
- (L’interview de Marion Hansel par Cinergie).
On ne saurait trop conseiller car elle explique ses options et choix de réalisation (vidéo en tête d’article). - Présentation du film et de la réalisatrice par le FIFF
- Présentation du film par Cinevox (première partie de la vidéo sous la bande-annonce au bas de cet article)
bande-annonce :
Présentation du film par Cinevox