Synopsis : Chez son grand-père, Martin est venu se ressourcer, aider et partager des moments de vie. L’aïeul lui transmettra son savoir, un peu de ses racines et les secrets de ce potager cultivé par amour pour sa femme disparue. Issu de cette génération fast-food, Martin prendra conscience de la valeur de ce précieux héritage. C’est un hymne à la vie et à cette nature que nous devons protéger.
Lien vers l’interview de Martin Esposito.
La permaculture en particulier et, de façon générale, le "retour à la nature" sont des thèmes qui sont brassés dans des milieux "alternatifs". Penser, vivre, manger autrement intéresse certains citoyens du monde. Cela est-il possible ? Peut-on retourner à la nature première ? Si ces questions sont présentes dans le dernier documentaire de Martin Esposito (le réalisateur de Super Trash que nous n’avons pas vu, mais qui est "questionné" par certains) elles semblent secondes, voire secondaire par rapport à ce jardin d’Eden qu’il offre au spectateur.
Le film se divise en douze chapitres plus un, soit autant de mois que compte l’année, plus un retour sur place un an après. Nous découvrons un vaste potager aux environs d’Antibes. Deux hommes, deux frères, le grand-père et l’oncle de Martin. Tous deux cultivent leur jardin, mais de façon bien différente. Si l’on peut avoir l’impression de deux approches "naturelles", il n’en est rien. L’une l’est - laissant sauve la nature, telle que l’entendent les défenseurs de la "permaculture" (mais ici c’est une tradition qui remonte aux ancêtres et à la Calabre et non une "doctrine") - l’autre pas, labourant le sol, le "blessant" ainsi que la faune qui s’y trouve, extirpant la flore indigène qui n’y a pas droit de cité, ajoutant des pesticides ou simplement en arrosant à outrance. Le grand-père a perdu sa femme et ce jardin est une façon pour lui de reprendre pied, de s’enraciner dans le sol et dans la tradition, puisant dans les graines du passé pour ouvrir un avenir... à son petit-fils.
Si la succession du temps déroule les étapes au fil du documentaire, ce qui marque plus encore que l’évolution du jardin, les techniques de semis et de récolte, c’est le grand-père ! Un homme sensible, tendre, affectueux, proche du sol et aimant cuisiner ! En réalité, le coeur du film n’est pas tant le potager que le grand-père et, à ce titre, le film aurait pu s’intituler "Mon grand-père... ce héros !".
C’est surtout cet élément qui touche. En effet, pour ce qui a trait à la culture autrement, il ne faut pas oublier que nous sommes là à une autre latitude et que le soleil est bien plus précoce et généreux qu’ici en Belgique (même si le réchauffement climatique va changer les choses). Enfin, la superficie du potager est ici bien plus grande que ce dont on peut disposer en ville. La transposition et la mise en application ce doit être une autre paire de manches !
Bande-annonce :