Ali Blue Eyes ou (Alì ha gli occhi azzurri, en italien). Une semaine de vie d’un jeune musulman, seize ans, d’origine égyptienne, qui se revendique... italien. Il est amoureux de Brigitte, italienne... hélas, elle n’est pas musulmane.
Ali a les yeux bleus - ou plutôt, il use de lentilles de contact pour se donner couleur et probablement renier ses origines (et sur ce thème, il peut être intéressant de (re)lire Retour à Reims de D. Eribon) - et tente de faire comprendre aux siens qu’il faut aller au-delà des interdits de sa culture. Ses parents, les siens, ont un autre discours : "Ils ne sont pas comme nous" et refusent l’idée même d’une relation de leur fils avec celle qui n’est pas des leurs.
Alì a un pote, italien, Stefano. Ils fréquentent la même école, participent aux mêmes (mauvais) coups. Stefano a une copine et la relation se rompt, ce qu’il accepte difficilement. Cela finira par un coup de couteau qui enverra un roumain à l’hôpital.
Pendant quelques jours de fuite parce qu’ils sont poursuivis par les roumains, Stefano va tomber amoureux de la soeur d’Ali.
Alì ne peut accepter ce regard (voire plus, un baiser) de Stefano sur sa soeur. Sa culture revient donc à la surface, violemment parfois, pour refuser à son ami ce qu’il voudrait s’autoriser pour lui.
Alì italien, Ali musulman... sept jours de quête identitaire dans un film qui, sans être parfait, invite à réfléchir sur nos identités culturelles et religieuses et sur la place de l’étranger (et dans ce film, les roumains font figures d’allochtones pour l’italien et le musulman !)...
Nader (Alì) est (très) bien interprété par Nader Sarhan. Toutefois l’acteur est - ou semble - plus âgé que son rôle et tout comme pour les films ou séries (comme Dawson’s Creek) où les ados sont joués par des adultes "jeunets" cela gâche un peu la vraisemblance...