Synopsis : Nouvelle adaptation du roman d’Edgar Rice Burroughs, qui narre les aventures de Tarzan, un homme élevé par des singes. Né dans la jungle de parents aristocrates, il va grandir comme un enfant sauvage avant d’être réintégré dans la société britannique. Dès lors contacté par la Reine Victoria, il aura la délicate mission d’enquêter au Congo sur un seigneur de guerre peu scrupuleux. Il fera alors équipe avec le mercenaire George Washington Williams.
Acteurs : Alexander Skarsgård, Margot Robbie, Samuel L. Jackson, Christoph Waltz.
Nouvelle adaptation de Tarzan of the Apes, oeuvre célèbre de d’Edgar Rice Burroughs réalisée par celui qui a quatre Harry Potter à son actif, ce Tarzan déçoit. Proposé en 3D avec une surenchère d’effets spéciaux : décors et nombreux animaux, le film paraît too much et même si les acteurs s’impliquent dans le film on a la désagréable impression que l’utilisation probablement massive de fonds verts nuit grandement à la vraisemblance du film. Certes, l’on est bien conscient qu’il s’agit d’un film, de fiction, m’empêche, les aventures via les films de jadis où les bandes dessinées, étaient plus enthousiasmantes. Ici la technique écrase beaucoup trop la poésie.
Il y a bien un acteur de talent, Alexander Skarsgård, dans le rôle-titre. Il était bluffant dans la série True Blood où il interprétait le rôle du vampire Eric Northman de 2008 à 2014 et bien plus encore dans celui de Monroe dans The Diary of a Teenage Girl de Marielle Heller. Alors chapeau pour l’acteur qui s’est astreint à un programme intensif de musculation (même si la génétique et la morphologie sont présentes à la base, on devine le nombre d’heures passées en salle de sport) et à une diète très rigoureuse. Résultat : notre Tarzan est plus fin, musclé sans être massif avec un corps fin et athlétique qui correspond aux critères esthétiques de ce 21e siècle. Sûr que cela plaira aux spectatrices et que des spectateurs seront peut-être envieux. Mais cela fait-il un bon "Tarzan" ? Hélas pas. Celui-ci est lisse, fade, sans trop d’aspérités. Sur le plan du casting, si on note la présence de Margo Robbie dans le rôle de Jane, mais qui ne transcende pas non plus le rôle, en revanche, il y a deux acteurs qui sortent du lot. Ainsi Samuel L. Jackson dans le rôle de George Washington Williams (1849-1891), personnage en demi-teinte, volontaire et passionné, efficace, mais craintif. C’est surtout l’antagoniste Christoph Waltz dans le rôle du Capitaine Léon Rom qui est fascinant, retors et semble bien correspondre au vrai militaire belge de l’Histoire ! Le personnage est exécrable et l’acteur est criant de vérité dans ce rôle dont il fait un vraiment... vraiment méchant !
On relèvera également que le film mêle la vérité historique à la fiction en apportant au récit ces deux personnages, Léon Rom et George Washington Williams. Hélas, si nous sommes bien au début du XXe siècle comme le stipule le synopsis, il y a alors un anachronisme puisque George Washington Williams est mort en 1891 ! Ce film apparaît ainsi à un certain moment comme faisant du "Belgium bashing" tant notre royaume, mais surtout son souverain, Léopold II apparaît comme un roi sanguinaire, esclavagiste. Le film nous montre ainsi ses exactions, la façon dont ce roi a abusé ce pays, volé ses richesses et spolié les habitants. Et le Congo en paie encore aujourd’hui les frais. Hélas, c’est aspect du film bien que (très) présent, n’est que secondaire. On pouvait donc espérer que la belle histoire de Jane et de Tarzan et de son lien tout particulier avec les animaux (et aussi les autochtones) allait nous en mettre plein la vue ET le coeur. Certes, nous avons eu droit à des flashbacks qui nous relatent certains éléments de l’enfance de Tarzan, ses liens avec les manganis, des épisodes en Angleterre où Tarzan est John Clayton III... mais comme nous l’écrivions ci-dessus, la débauche et la surenchère d’effets spéciaux engendrent un effet de trop-plein, de nausée et d’écœurement. Nous aurions rêvé de bien plus de sobriété. Enfin, la 3D n’est pas mauvaise, mais est loin d’être indispensable.
Bande-annonce :