Synopsis : Une charmante petite ville de l’Angleterre rurale. Si elle est originale et artiste dans l’âme, Louisa "Lou" Clark, 26 ans, n’a aucune ambition particulière. Elle se contente d’enchaîner les boulots pour permettre à ses proches de joindre les deux bouts. Jeune et riche banquier, Will Traynor était un garçon plein d’audace et d’optimisme jusqu’à ce qu’il se retrouve paralysé, suite à un accident survenu deux ans plus tôt. Devenu cynique, il a renoncé à tout et n’est plus que l’ombre de lui-même. Autant dire que ces deux-là auraient pu ne jamais se rencontrer. Mais lorsque Lou accepte de travailler comme aide-soignante auprès de Will, elle est bien décidée à lui redonner goût à la vie. Et peu à peu, les deux jeunes gens s’éprennent passionnément l’un de l’autre. La force de leur amour pourra-t-elle survivre à leur destin qui semble inexorable ?
Acteurs : Emilia Clarke, Sam Claflin, Jenna Coleman, Charles Dance, Vanessa Kirby, Joanna Lumley.
Cette critique s’écrit en "je" parce qu’elle sera probablement en radicale opposition d’un (grande ?) partie de mes confrères. J’assume donc mon regard sur ce film parce que j’aime aussi à me nourrir d’émotions, de (bons) sentiments, d’histoires merveilleuses même si on en connaît la fin.
Avant le film, il y a un roman de Jojo Moyes, une romancière romantique (cela sonne bien donc !) deux fois primée au RNA Awards de l’Association des romanciers romantiques avec le prix du livre romantique de l’année. Elle à une bonne douzaine de livres à son actif et Me before you a été publié en Angleterre en 2012 (il s’agit d’un best seller qui représente la moitié des ventes cumulées de livres en Grande-Bretagne) et traduit en France en 2014 (une grosse brique de près de six cents pages). La suite After You a été publiée en 2015 et sortira en français cette année sous le titre Après toi, probablement après la sortie de Me before You ! Celui-ci a obtenu un véritable succès populaire et l’on pouvait se demander si le film pouvait être adapté à l’écran ou plutôt quand il le serait. C’est que l’histoire, terriblement sentimentale, vous oblige tenir le livre d’une main et le mouchoir dans l’autre pour essuyer les larmes. On se dira alors : un livre pour femme ou ménagère à la maison ? Peut-être, mais ce ne fut pas mon cas et à lire les très nombreux échos et commentaires de lecteurs, la majorité sont laudatifs !
Thea Sharrock, dont c’est ici le premier film, a souhaité adapter ce film à l’écran et à confié son écriture à la romancière elle-même (précisons que celle-ci est multidiplômée, a travaillé comme journaliste dans de grands médias anglais).
Ce film, adaptation fidèle du roman, est une romance dramatique, très sentimentale, very cute formatée, guidée sur les rails sur fond d’une question difficile, celle du suicide assisté (thème abordé par Samuel Benchetrit dans Un Voyage, programmé au BRFF en 2014). Les deux acteurs principaux (Emilia Clarke et Sam Claflin) sont charmants, mignons...
Si les images sont belles, objectivement le film n’apporte probablement rien de nouveau au cinéma, sinon une certaine fraicheur bienvenue. Et je me suis laissé entraîner malgré moi et cependant avec mon plein et entier consentement dans cette sorte de conte de fées qui ne se termine pas, pour une fois, par "ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants".
Si vous aimez des films qui vous submergent d’émotions, les contes de fées, celui-ci devrait vous plaire (sinon, n’entrez même pas dans la salle). Une histoire qui mixte Intouchables et Pretty Woman : la rencontre imprévisible de deux personnes totalement différentes. C’est Emilia Clarke (Daenerys Targaryen dans Game of Thrones)... qui interprète le rôle de Louisa Clark (!) aux tenues totalement déjantées, kitchs, improbables mais qui rayonne d’une bonne humeur à revendre. C’est Sam Claflin (Hunger Games, The Riot Club, Love Rosie, Le Chasseur et la Reine des glaces) qui donne corps à Will Traynor. C’est (ici aussi) un "prince charmant" (mais) enfermé dans son corps. Il est très très riche et promis à un avenir brillant, à la fois comme sportif multi disciplines, mais également un loup aux dents longues dans les affaires. Suite à un stupide accident de moto, il devient tétraplégique. L’acteur est donc condamné à un usage restreint de son corps pour transmettre ses sentiments, ses émotions, sa colère surtout, lui qui ne désire qu’une chose, aller en Suisse pour mettre fin à ses jours grâce au suicide assisté.
D’autres acteurs apportent une juste émotion : qu’il s’agisse des parents de William, de la famille de Louisa et aussi de son fiancé officiel depuis sept ans et qui ne vit que pour sa performance sportive au détriment de celle qu’il aime ou est censé aimer. Ce n’est pas trahir le film de préciser qu’il nous mène là où l’on se doute depuis le départ : Louisa et William dans les bras l’un de l’autre (enfin, c’est une image). Il y a certes un peu de suspens - pour ceux qui n’auraient pas lu le roman - sur la fin du film. Celui-ci est dans la veine de The Fault in Our Stars, P.S. I Love You ou The Notebook.
Bon sang, cinquante jours après être passé à deux mètres cinquante de la bombe du kamikaze dans le métro de Maelbeek, que ce film m’a fait du bien, énormément de bien. Donc, ma note (celle de coeur serait 80) et ma chronique est donc terriblement partiale et sentimentale !