Synopsis : Nathalie est professeur de philosophie dans un lycée parisien. Passionnée par son travail, elle aime par-dessus tout transmettre son goût de la pensée. Mariée, deux enfants, elle partage sa vie entre sa famille, ses anciens élèves et sa mère, très possessive. Un jour, son mari lui annonce qu’il part vivre avec une autre femme. Confrontée à une liberté nouvelle, elle va réinventer sa vie.
Acteurs : Isabelle Huppert, André Marcon, Roman Kolinka, Edith Scob, Sarah Le Picard, Elise Lhomeau, Lionel Dray.
Le dernier film de Mia Hansen-Love a obtenu le prix de la critique au Festival de Valenciennes qui s’est déroulé du 14 au 20 mars 2016. Le film avait laissé une impression mitigée à d’autres critiques lors de la vision de presse et nous étions de ceux-là. L’histoire semblait intéressante, celle de la passion d’une enseignante pour la matière dont elle a la charge de la transmission. S’agissant de philosophie, nous ne pouvions qu’applaudir devant l’enjeu. C’est que pour importante qu’elle soit, celle-ci est quasiment reléguée aux oubliettes dans une société hypertechnicienne, vouée à un culte de la productivité et au primat de l’individu sur la société.
C’est donc, sur papier ou plutôt su pellicule - enfin non, sur support informatique - que les (més)-aventures de ce professeur nous sont contées. Et les littéraires ou simplement ceux et celles qui sont passionnés de culture, verront avec plaisir la mise en avant du livre et des bibliothèques qui les contiennent. C’est que cette femme est un rat de bibliothèque (à commencer chez elle, ce qui sera source de division - littéralement - lorsque la séparation sera consommée avec son mari) ! Un rat confronté à un chat, Pandore, celui de sa mère. Une femme terriblement intrusive, possessive, à tel point que le spectateur en est agacé pour Nathalie (Isabelle Huppert). Un chat qu’il faudra sortir de son appartement pour le mettre en cage. On pourrait même faire des jeux de mots avec la boîte du même nom qui, ouverte, déverse les maux sur le monde. Hautement philosophique n’est-il pas ?
Cette femme sous tension : avec les jeunes qu’elle enseigne, avec sa mère, avec son mari, ses enfants, la littérature...nous est montrée dans le quotidien, très banal en somme, après avoir débuté le film - quelques années auparavant - sur une tombe en Bretagne, celle de Chateaubriand. Tout cela se déroule sous nos yeux grâce à de très belles images et une légèreté teintée d’humour (ainsi la scène de drague dans un cinéma). Malgré cela - et nous concédons que le film aura des spectateurs passionnés - la sauce n’a pas réellement pris. C’est que les discours philosophiques donnaient l’impression d’une philosophie de comptoir, avec un caractère trop (pseudo)-intellectuel. Mais n’est-ce pas le danger-là de traiter de philosophie en 100 minutes, là où un professeur aura au moins besoin d’une bonne année.
Nous nous abstenons donc de coter le film vous laissant le soin de découvrir d’autres critiques.
Bande-annonce :