Synopsis : Sam et Stéphane, deux amis d’enfance, fabriquent avec succès des skis haut de gamme jusqu’au jour où leur entreprise est menacée. Pour la sauver, ils se lancent dans un pari fou : qualifier Sam aux Jeux Olympiques d’hiver sous la bannière du pays d’origine de son père, l’Algérie. Au-delà de l’exploit sportif, ce défi improbable va pousser Sam à renouer avec une partie de ses racines.
Acteurs : Sami Bouajila, Franck Gastambide, Chiara Mastroianni, Hélène Vincent.
Adaptation d’une histoire vraie (celle du frère du réalisateur). Même si le film n’est pas indispensable, on ne peut qu’adhérer à ce quasi feel good movie qui mène de front une aventure toute personnelle avec la quête et la confrontation à ses origines.
En ces temps où l’actualité assombrit nos journées, on ne peut que recommander de passer nonante minutes dans les salles pour découvrir ce film. C’est une histoire vraie et à la découvrir on peut penser qu’elle est totalement inventée ! L’adage se vérifie ici que la réalité dépasse la fiction. Au-delà d’un événement purement anecdotique, le réalisateur ouvre d’autres lignes narratives et aborde ainsi la difficulté d’exister entre deux pays, deux cultures et deux nationalités ! Si la comédie est toujours présente, le récit nous invite à emprunter d’autres pistes et pas seulement de skis ! Ainsi c’est à la fois le thème de la famille qui est abordé mais aussi celui du maintien d’une entreprise nationale (française ici) face aux diktats de l’économie et à ceux des banquiers qui ne prêtent donc qu’aux riches (même si l’on ne verse pas dans la caricature : la banquière est compréhensive, mais tenue à des règles commerciales qui dépassent l’humain !) ? C’est aussi l’histoire d’un homme qui veut défendre un sport, mais aussi ce que son entreprise crée, des skis "made in France", mais également ceux sans qui ces skis ne pourraient glisser sur les pentes enneigées : les hommes et les femmes qui oeuvrent dans l’entreprise !
Le film, c’est également la relation entre un père et son fils ! Que peut-il lui transmettre ? S’agit-il d’un terrain avec les oliviers qu’il porte ou d’autre chose, le droit de choisir ? Le retour au pays nous permet de découvrir comment la famille au sens large perçoit celui qui a quitté le pays pour venir en France, mais aussi comment ceux qui sont au pays, l’Algérie ici, envisagent le rapport à la terre qui doit produire du fruit, littéralement. Comment ces cousins peuvent-ils comprendre celui-là qui en terre étrangère crée des skis au lieu d’être sur la terre natale pour produire des olives ?
Que voilà donc un film qui mérite bien plus qu’une note cinématographique qui tournerait entre 55 et 60. C’est qu’il est profondément humain et qu’il invite à regarder le monde autrement sans oeillères et sans préjugés et cela fait beaucoup de bien !